En 2025, Marc Marquez est une tornade sur la grille MotoGP. Avec huit victoires en dix courses, dont cinq sprints et trois Grands Prix, l’octuple champion du monde écrase la concurrence au guidon de sa Ducati-Lenovo. Pourtant, deux erreurs – des chutes à Austin et Jerez – l’ont privé d’un sans-faute. Davide Tardozzi, directeur de l’équipe, décrypte ces incidents dans une interview, révélant une facette inattendue du pilotage de Marquez.
Avec huit victoires sur dix possibles en 2025, Marc Marquez semble redevenu le cannibale de la grande époque. Pourtant, le pilote Ducati-Lenovo ne mène pas le championnat. La faute à deux chutes – à Austin et à Jerez – qui auraient pu être évitées selon Davide Tardozzi, son directeur d’équipe. Dans une interview exclusive à Speedweek, l’Italien met en lumière un paradoxe saisissant : « Marquez est tellement rapide… qu’il se plante quand il essaie de ralentir. C’est drôle à dire, mais nous pensons savoir ce qu’il s’est passé : les deux chutes sont survenues parce que Marc cherchait à ralentir », analyse Tardozzi.
Il ajoute : « au Texas, il a pris deux secondes d’avance sur Pecco en deux tours. Dès qu’il a levé le pied, il a perdu un peu de concentration, roulé un demi-mètre trop à l’intérieur et touché les vibreurs. À Jerez, même scénario : il voulait temporiser, attendre la mi-course… et c’est là qu’il a chuté. »
Le manager italien insiste : la vitesse naturelle de Marc Marquez ne se contrôle pas à moitié. Et lorsque le pilote ne roule pas à fond, le risque d’erreur augmente paradoxalement. « La vitesse est toujours là, mais pas la concentration. Ce sont des erreurs qui viennent de détails, mais à ce niveau, chaque détail compte. »
Davide Tardozzi : « Pecco Bagnaia ne joue pas aussi bien qu’il le pourrait »
Pendant ce temps, Pecco Bagnaia, double champion du monde, subit la comparaison. Avec 120 points contre 139 pour Marquez et 140 pour Alex Marquez, il se retrouve en difficulté, malgré une régularité correcte.
« Pecco ne joue pas aussi bien qu’il le pourrait », admet Tardozzi. « Nous savons qu’il est plus rapide que ce qu’il a montré. Il manque de confiance dans les derniers mètres du freinage et à l’entrée des virages. Techniquement, nous n’avons pas encore réussi à lui redonner ce feeling. »
Pour Tardozzi, la clé n’est pas seulement dans la tête du pilote : « ce n’est pas un blocage mental. Il faut l’aider techniquement. C’est un compromis à trouver. Et on va le faire, car Pecco reste l’un des meilleurs, et il travaille chez nous depuis six ans. On le connaît parfaitement. »
Alors que les nouvelles règles MotoGP – cylindrée réduite à 850 cc, aéros restreints, suppression des dispositifs d’abaissement – entreront en vigueur en 2027, Ducati prépare déjà la transition. « Gigi Dall’Igna est concentré sur 2025, mais il garde un œil sur la future moto. Nous avons une équipe dédiée à cela à l’usine. Moi, je dois gérer le présent : récupérer Pecco, et faire en sorte que Marc ne fasse plus d’erreur. »
Marc Marquez a retrouvé son niveau stratosphérique. Mais son plus grand défi en 2025 pourrait bien être… lui-même. Quant à Pecco Bagnaia, l’heure est à la reconquête. Ducati, en pleine domination technique, doit maintenant gérer le casse-tête du double leadership sans perdre de vue l’avenir. La suite se jouera dès ce week-end au Mans, où l’intensité promet d’être maximale.