Le marché des pilotes MotoGP 2026 ne serait plus une négociation entre pilotes et équipes : c’est une partie d’échecs où Dorna tire les ficelles. Cette saison, l’organisateur a déjà montré qu’il était prêt à intervenir brutalement pour protéger ses intérêts, quitte à étouffer les envies d’indépendance des stars du plateau.
Tout a commencé avec Le Champion du Monde en titre. Blessé et amer, Jorge Martin a tenté de claquer la porte d’Aprilia en activant une clause libératoire. Mais l’équipe a crié à la trahison et menacé de procès. C’est alors que Carmelo Ezpeleta, le grand patron de Dorna, a sorti la règle d’or : pas d’arrangement, pas de MotoGP. Résultat ? Martin a dû revoir ses plans et rester chez Aprilia.
Le message d’Ezpeleta ne visait pas que Martin. Il sonnait aussi comme une menace voilée à Pedro Acosta. Le « Tiburon », lassé par les lenteurs techniques de KTM, faisait pression pour rejoindre VR46. Mais après l’épisode Martin, ses déclarations se sont évaporées. Le message est alors devenu plus clair : Dorna ne veut pas d’une guerre ouverte de transferts.
Une situation qui impacte la situation de Fabio Quartararo. Son contrat fait de lui l’un des pilotes les mieux payés du plateau. Mais Fabio ne cache pas son impatience : l’argent ne suffit pas, il veut une moto gagnante d’ici 2027.
Problème : Yamaha végète au fond du classement constructeurs. Ses résultats récents (11e, 15e, abandon, 10e) sont indignes de son talent. Pourtant, Dorna le martèle en coulisses : il est “essentiel” pour le sport que chaque constructeur ait son champion.
Le marché des transferts MotoGP serait désormais sous surveillance
Simon Patterson écrit dans The Race : « nous savons que Dorna a la capacité d’influencer ces décisions contractuelles dans une certaine mesure et il semble de plus en plus probable qu’ils veuillent un pilote superstar dans chaque usine« .
En clair, Fabio doit rester le visage de Yamaha. Même si la moto ne suit pas. Même si d’autres constructeurs frappent à la porte.
Pour retenir son joyau, Yamaha mise tout sur son nouveau moteur V4, qui fera ses débuts à Misano avec Augusto Fernandez en wild-card. Si le V4 convainc, Quartararo pourrait céder. Sinon ? Les requins rôdent : Aprilia, Honda, KTM… tous veulent El Diablo. Et Dorna tremble à l’idée de le voir partir.
Marc Marquez, Francesco Bagnaia, Fabio Quartararo, Joan Mir… tous seront en fin de contrat en 2026. Un mercato normalement explosif ? Pas vraiment. Car Dorna est déjà à la manœuvre pour contrôler les trajectoires. Martin en a fait les frais, Acosta a été rappelé à l’ordre, et Quartararo sait désormais qu’il est otage du V4 Yamaha.
La vraie question est simple : le MotoGP est-il encore une compétition sportive, ou bien un théâtre où les pilotes ne sont plus que des acteurs sous contrat dans le spectacle orchestré par Dorna ?