Deux victoires de suite pour des motos non-Ducati : Johann Zarco sous la pluie du Mans avec une Honda LCR, puis Marco Bezzecchi sur Aprilia à Silverstone, un des terrains de chasse favori de Ducati. Et voilà que certains analystes crient déjà à la fin d’une ère, au désastre technique de la GP25. Mais ces conclusions hâtives tiennent-elles vraiment la route ?
On dirait presque une plaisanterie d’entendre certains parler de “crise Ducati” simplement parce que la série de 23 victoires consécutives a été interrompue. Deux Grands Prix sans triomphe, et c’est déjà l’alerte rouge ? Jetons un œil aux chiffres.
Sept Grands Prix disputés en 2025, cela signifie 14 courses entre les Sprints et les courses longues. Ducati a remporté 12 de ces 14 épreuves. Les deux autres victoires ? Une pour Honda (Zarco) et une pour Aprilia (Bezzecchi). Niveau podiums : Ducati en compte 38. Honda ? Deux. Yamaha et Aprilia ? Un chacun. KTM ? Zéro. Alors, où est exactement cette prétendue crise ?
Au classement constructeurs, Ducati écrase la concurrence avec 245 points. Le deuxième ? Honda, à… 110. Même logique chez les teams : Ducati Lenovo, Gresini et VR46 occupent les trois premières places. La première équipe non-Ducati est la LCR Honda de Zarco, avec 97 points.
Et non, Ducati ne dépend pas uniquement de Marc Marquez. Sur les 38 podiums de la marque, il en a signé 12, soit 31,5 %. Fabio Quartararo, lui, représente à lui seul 100 % des podiums Yamaha. Si quelqu’un dépend d’un seul homme, ce n’est clairement pas Ducati.
La Ducati toujours reine, mais le règne se durcit
Mais soyons honnêtes : Marc Marquez est le meilleur pilote Ducati en ce moment. Six Sprints remportés sur sept. Trois Grands Prix gagnés. À chaque fois qu’il termine, à l’exception de ses chutes à Jerez et Austin, il est le premier des Ducatistes. Seul son frère Alex l’a battu, une fois, au Sprint de Silverstone.
La GP25 serait-elle moins performante ? Pas vraiment. Ce sont les discours de certains pilotes qui sèment le doute, à commencer par Bagnaia. L’an passé, il affirmait que la GP23 des frères Marquez était “très similaire” à la sienne, tout en profitant clairement d’un matériel supérieur. Cette année, alors que les GP24 et GP25 sont bien plus homogènes, il affirme ne pas retrouver les bonnes sensations. Pendant ce temps, Marc domine avec cette même GP25.
La vérité ? Bagnaia fait face à un défi qu’il n’avait pas anticipé : affronter un monstre sacré, Marc Marquez, revenu au sommet après quatre ans de galère. Et comme il le dit lui-même, Marquez gagnerait même sur un tracteur. Là est toute la différence entre un bon champion… et une légende.
Oui, Honda et Yamaha reviennent, aidés par les concessions. Mais ils sont encore loin. Et Ducati reste, malgré les critiques précipitées, le top absolu du MotoGP. Alors calmons les discours alarmistes : la GP25 n’est pas en crise. Ce sont plutôt certains pilotes qui doivent revoir leur copie.
