Chez Ducati, les secousses ne viennent pas toujours du moteur. Alors que Bagnaia peine à dompter la Desmosedici GP25 et que des rumeurs courent sur un retour au moteur 2024, un autre changement de fond se prépare — et il pourrait être encore plus stratégique.
Fabio Di Giannantonio vit un calvaire sur la version usine de la Ducati. Son rythme est irrégulier, ses résultats en dents de scie, et surtout : il souffre avec la même machine que Bagnaia, mais sans le crédit d’un double champion du monde MotoGP. Résultat ? À Borgo Panigale, l’idée fait son chemin : lui retirer la moto usine pour 2026.
Le pilote conserverait son contrat officiel… mais avec une moto satellite, plus docile, plus stable — et plus cohérente avec ses résultats. Une manière élégante de ne pas rompre le contrat tout en évacuant un problème.
Mais alors, qui récupérera le joyau technique de la maison rouge ?
Sur le papier, c’est simple : le contrat de Fermin Aldeguer stipule qu’il aura une moto d’usine en 2026. Mais la piste ne ment pas : Alex Marquez fait tout pour la mériter. Vainqueur, régulier, deuxième au classement général, il est le pilote satellite le plus performant cette saison.
L’équation devient explosive : Aldeguer, protégé par contrat, mais encore vert. Alex Marquez, brillant sur le terrain, mais sans clause béton. Ce glissement de moto usine serait bien plus simple à opérer en dehors du team officiel, grâce à la souplesse des satellites. Et c’est là que Gresini, VR46 et Dorna se retrouvent en embuscade.
Le dilemme Ducati entre contrat et mérite sportif
Gresini milite pour récompenser Alex. VR46 veut rester la première équipe satellite Ducati. Dorna voit d’un bon œil la montée en puissance d’un jeune comme Aldeguer. Et Ducati ? Elle doit jongler entre mérite sportif, contrats signés et équilibre politique. Sans compter que retirer une Desmosedici usine à Diggia, ce serait aussi reconnaître un échec de gestion technique.
Certes, Di Giannantonio revient de blessure. Certes, il a marqué 50 points un samedi — preuve qu’il est rapide sur les sprints. Mais sur la distance complète, il s’effondre. Et pendant ce temps, Alex Marquez capitalise. Et Aldeguer attend. Un changement semble inévitable.
Derrière la façade triomphante de la marque italienne se cache une vérité plus nuancée : la GP25 est instable. Le statut « usine ne garantit plus rien. Et Ducati pourrait bien redéfinir qui mérite vraiment ses meilleures armes.
À quelques mois de la saison 2026, Ducati devra trancher : garder un Di Giannantonio en souffrance au guidon d’une usine, honorer son deal avec Aldeguer, ou récompenser la constance d’un Alex Marquez renaissant. Un choix à haute tension. Car dans le paddock Ducati, les contrats parlent… mais les résultats crient.