Marc Marquez a renoué avec la gloire en remportant son septième titre MotoGP au Grand Prix du Japon 2025, mettant fin à six ans de disette depuis sa dernière couronne mondiale en 2019. Ce triomphe, obtenu au terme d’une saison où il a littéralement dominé la concurrence, réaffirme son statut de légende vivante du sport. Mais chez Ducati, on n’a pas seulement célébré le sacre : on revendique ouvertement un rôle décisif dans ce retour au sommet.
Après avoir quitté Honda fin 2023, lassé d’une moto devenue un fardeau technique, Marquez a rejoint Ducati avec un pari énorme : redevenir champion sur une machine qu’il devait apprivoiser. Deux ans plus tard, le pari est gagné.
Avec 11 victoires en Grand Prix et 14 succès en Sprint, l’Espagnol de 32 ans a réalisé sa meilleure saison depuis ses années hégémoniques. Mais si la performance est saluée partout, Mauro Grassilli, directeur sportif de Ducati, n’hésite pas à affirmer que cette réussite n’est pas seulement celle du pilote :
« Le voir sur la moto rouge, c’était comme un super-héros. C’est la meilleure saison qu’il ait jamais réalisée. Mais sans Ducati, ce titre aurait été impossible. »
Une déclaration qui sonne comme un rappel : l’Italien veut que personne n’oublie la puissance technique de Borgo Panigale derrière ce retour au sommet.
Pour accueillir Marquez, Ducati a dû faire un choix fort : laisser partir Jorge Martin, pourtant champion du monde en titre et figure montante de la marque. Un pari audacieux que Grassilli assume pleinement aujourd’hui :
« La décision a été difficile, mais c’était la bonne. Marc nous a apporté exactement ce qu’il fallait pour continuer à gagner. »
Grassilli Ducati : « s’il était resté chez Honda, Marc serait encore à lutter dans le milieu de la grille »
Malgré les doutes initiaux sur sa capacité à s’adapter à la Desmosedici et à s’intégrer à une équipe déjà très compétitive, Marquez a su transformer la machine italienne en arme absolue.
En affirmant qu’un titre aurait été “impossible” sans Ducati, Mauro Grassilli adresse un tacle indirect mais assumé à Honda, l’ancienne maison de Marquez. L’Espagnol avait quitté le constructeur japonais après des années de galère technique, et son triomphe 2025 avec Ducati confirme l’ampleur du retard accumulé par HRC.
« S’il était resté chez Honda, Marc serait encore à lutter dans le milieu de la grille », a glissé Grassilli, soulignant la différence abyssale de compétitivité entre les deux projets.
Derrière les sourires, la mission de Ducati est loin d’être terminée. Le PDG de la marque s’est fixé un objectif clair : cinq titres consécutifs pilotes et constructeurs. Après avoir construit l’arme ultime pour Marquez, les ingénieurs de Borgo Panigale doivent désormais maintenir leur domination face à des adversaires qui s’organisent — Yamaha et Honda investissant massivement pour combler l’écart.
Marquez, lui, a déjà prévenu : tant qu’il se sent compétitif et capable de “vivre 365 jours par an pour la moto”, il restera en piste. De quoi promettre une alliance encore redoutable entre le pilote espagnol et le géant italien… à condition que Ducati continue de répondre à ses exigences.
En revendiquant publiquement que le sacre de Marquez aurait été “impossible” sans eux, Mauro Grassilli marque un coup stratégique : rappeler que Ducati n’est pas seulement le théâtre du triomphe, mais l’architecte de ce retour au sommet.
Un message adressé aux rivaux — Honda en tête — mais aussi au paddock tout entier : tant que Borgo Panigale gardera la machine la plus compétitive du plateau, aucun super-héros ne pourra gagner en MotoGP sans elle.