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Pol Espargaró

Pol Espargaró semble comme revivre depuis qu’il a réussi à s’échapper d’un box Repsol Honda aux airs de miroir aux alouettes. Avant de reprendre le collier pour les tests de Sepang qui ont commencé cette nuit, celui qui est revenu dans le giron de KTM clame à qui veut l’entendre qu’il est désormais « là où il doit être ». Durant la trêve hivernale, il a eu tout le temps de tourner cette page HRC de deux ans qui aurait pu plomber définitivement sa carrière. A présent représentant GASGAS, il parle librement de la RC213V et de la raison fondamentale pour laquelle la greffe n’a pas prise avec son style de pilotage. Une explication qui révèle aussi le caractère particulier de cette machine japonaise que ne devraient pas tarder à découvrir et peut-être tout autant regretter Joan Mir et Alex Rins…

Dans un entretien lu sur Speedweek, Pol Espargaró nous explique dans le détail comment il faut piloter une MotoGP avec le frein arrière. Mais aussi pourquoi c’est totalement impossible avec une Honda, ce qui donne un élément de réflexion sur les causes de la crise actuelle au sein du HRC… Sur la technique de pilotage l’Espagnol déclare : « une chose dont j’ai le plus besoin lorsque je roule, c’est le frein arrière pour arrêter la moto ». Il fait cette précision importante pour la suite : « on ne peut pas rouler ces motos nouvelle génération avec juste le frein avant. En plus du frein moteur, le piloter doit également appuyer sur le frein de la roue arrière. Je m’y suis habitué sur la KTM. Le problème au cours des deux dernières années était que je ne pouvais pas du tout utiliser le frein arrière ».

Et ne pas utiliser le frein arrière lorsque l’on a l’habitude de le faire, « c’est comme si un journaliste qui écrit habituellement avec sa main droite doit soudainement prendre des notes avec sa main gauche » assure-t-il. « Avec toutes les ailes et l’ensemble du package aéro, les motos sont beaucoup plus basses maintenant. En raison de ces forces, elle est beaucoup plus au sol lors des accélérations et des freinages. Si vous regardez en arrière, il y a cinq ou six ans, les freins étaient tous sur une roue. Maintenant, si vous regardez Ducati, les maîtres de l’aérodynamique, la moto ne bouge pas du tout. L’arrière fonctionne beaucoup plus et surtout lors de l’arrêt, vous pouvez utiliser davantage le frein moteur et le frein arrière ».

Pol Espargaró dans le nouveau look 2023

Pol Espargaró : « c’est aussi pour ça que Marc perd souvent le contrôle de l’avant et subit tant de chutes« 

Interrogé sur le processus de freinage, Pol Espargaró a expliqué en détail : « vous ne devez pas saisir complètement le levier de frein tout de suite, sinon l’arrière se soulèvera. Il faut démarrer en douceur et augmenter progressivement la puissance de freinage à l’avant. Dans cette phase, le frein moteur fonctionne, vous n’avez donc pas besoin d’appuyer trop fort sur le frein arrière, sinon le moteur et les freins arrière ne feront que se combattre ». Puis il continue : « mais dès qu’on se penche dans le virage, de l’entrée du virage au milieu du virage, le pilote doit jouer avec le frein arrière. Par exemple, vous réduisez la force de freinage à l’avant de 20 % et compensez les 20 % à l’arrière ».

Les conséquences de la manœuvre en sont les suivantes : « cela met plus de pression sur l’arrière et permet à la moto de se diriger. En revanche, si tu te contentes de presser le devant… C’est aussi pour ça que Marc perd souvent le contrôle du devant et subit tant de chutes ». Et il n’y a pas que ça… « Il y a maintenant de nombreux ingénieurs Ducati chez GASGAS et KTM. Ils nous ont également confirmé que c’était la voie à suivre : mettre plus de pression sur l’arrière pour que l’avant soit un peu plus libre pour tourner ». Le message est-il arrivé jusqu’au box de Marc Marquez ?

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