Rien ne va plus pour Enea Bastianini chez KTM Tech3. Après des Grands Prix catastrophiques en France et en Grande-Bretagne, le pilote italien est au fond du gouffre. Incapable de se battre à armes égales, largué dans le classement, et désemparé face à une RC16 qui refuse obstinément de lui répondre, il livre un constat accablant de son calvaire.
« Je ne me sens pas bien et je ne trouve pas de solution », a-t-il lâché après Silverstone. « J’ai pensé à abandonner à chaque tour. J’ai continué par respect pour tout le monde, mais c’était vraiment la course la plus difficile de ma vie. »
Le bilan est sans appel : trois points en deux courses, des départs depuis le fond de grille, et un moral en chute libre. Même sa légendaire capacité à remonter en course ne suffit plus. « Tout ce qu’on a essayé ne fonctionne pas. C’est dommage. J’attendais et j’espérais quelque chose de plus, mais cela ne vient pas. »
Les conditions venteuses à Silverstone n’ont fait qu’amplifier le cauchemar. « Tout ce qui n’allait pas samedi a empiré dimanche », résume-t-il.
Enea Bastianini : « le principal problème, c’est que nous ne savons pas quoi faire »
Mais le plus inquiétant reste l’aveu d’impuissance : « le principal problème, c’est que nous ne savons pas quoi faire. »
Bastianini pointe du doigt trois domaines clés : l’ergonomie, l’électronique, et le châssis. « Je ne me sens pas à l’aise sur la moto. Ce sont des aspects qu’il ne faut pas sous-estimer. Ils nous ralentissent. » Une manière de mettre la pression sur KTM, sans filtre.
Et pendant ce temps, les rumeurs de transfert s’intensifient. Son nom circule pour une arrivée chez Aprilia, où Massimo Rivola se dit prêt à l’entendre, mais aussi chez Pramac Yamaha, où des places pourraient se libérer. Un départ anticipé ne semble plus tabou, malgré son contrat courant MotoGP jusqu’en 2026.
Pour l’instant, Bastianini serre les dents. Mais pour combien de temps encore ? Si KTM ne réagit pas vite, c’est peut-être un talent qui s’éteint à petit feu dans un garage orange qui n’a jamais su l’allumer.
