MotoGP et Toprak Razgatlioglu : Yamaha joue la montre face aux ultimatums de Sofuoglu

Le double champion du monde Superbike (2021, 2024) Toprak Razgatlioglu, âgé de 28 ans, est au cœur des spéculations sur un possible transfert en MotoGP pour 2026, mais Yamaha, malgré une relation historique avec le Turc, adopte une position prudente. Kenan Sofuoglu, manager de Razgatlioglu, souhaitait une clarification avant la mi-mai 2025, mais Yamaha, dirigée par Paolo Pavesio, temporise, préférant évaluer ses pilotes actuels avant les vacances d’été. Voici les raisons de cette réticence, éclairées par les déclarations de Pavesio lors du Grand Prix de France 2025.

Alors que Kenan Sofuoglu espérait des éclaircissements définitifs sur l’avenir de Toprak Razgatlioglu en MotoGP d’ici la mi-mai, Yamaha a répondu par un silence calculé, préférant attendre la trêve estivale pour décider. Malgré un palmarès impressionnant en Superbike – 61 victoires, 150 podiums, deux titres – et un test MotoGP en 2023, le pilote turc reste sur la touche dans les plans immédiats du constructeur japonais.

Paolo Pavesio, successeur de Lin Jarvis à la tête de Yamaha Motor Racing, calme le jeu : « il est encore trop tôt pour juger nos pilotes actuels, surtout Miguel Oliveira qui revient de blessure. » En clair, Toprak ne bénéficiera d’aucun passe-droit, malgré la pression médiatique orchestrée par Sofuoglu : « je connais très bien Kenan et Toprak depuis six ans. Je connais très bien l’approche de Kenan auprès des médias, mais il nous parle différemment. Heureusement, la situation est un peu différente de ce qu’il présente aux médias. »

Paolo Pavesio Yamaha : « Toprak Razgatlioglu a du talent, c’est évident, mais le MotoGP exige adaptation, constance et stratégie »

Le dilemme Yamaha est limpide : miser sur l’avenir avec Razgatlioglu, qui n’a pas encore prouvé sur prototype MotoGP, ou laisser du temps à Oliveira et Miller, dont les performances 2025 sont très moyennes, mais dont les contrats courent encore.

Parallèlement, BMW tente de garder son joyau en WSBK en lui offrant un projet à long terme, pendant que Honda observe la situation. La place de Luca Marini dans l’équipe officielle est de plus en plus fragile, et le nom de Toprak circule en coulisses.

Pavesio résume bien le dilemme sur Speedweek : « Toprak a du talent, c’est évident. Mais le MotoGP exige adaptation, constance et stratégie. » Yamaha, échaudé par les transitions ratées d’autres champions Superbike, ne veut pas se précipiter mais garde le contact : « Toprak et Yamaha auront toujours une bonne relation ; il est le seul pilote avec Ben Spies à avoir remporté un titre Superbike avec nous. Ce sont de très bons souvenirs pour nous, il reste le pilote qui a remporté le plus de courses pour Yamaha ».

Rien n’est donc exclu, mais la porte du MotoGP pour Razgatlioglu ne s’ouvrira pas par ultimatum. Elle s’ouvrira peut-être… au bon moment, et si tous les voyants sont au vert.