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Fabio Quartararo

À la veille du Grand Prix de Portimão, Fabio Quartararo a levé le voile sur l’état d’esprit qui règne chez Yamaha. Le Français, lucide et direct comme à son habitude, sait que la saison 2025 n’est qu’une étape de transition vers un pari technologique colossal : l’abandon du mythique quatre-cylindres en ligne au profit d’un moteur V4. Et il ne se fait guère d’illusions : ce changement décidera du futur de Yamaha — et sans doute du sien.

« Si j’ai bien compris, nous utiliserons le V4 en 2026. Pour moi, c’est certain à 99 %. » En une phrase, Quartararo a mis fin aux spéculations. Yamaha a pris sa décision : le quatre-cylindres en ligne, symbole d’une époque glorieuse, vit ses derniers tours de piste.

Le constructeur au diapason a longtemps refusé de suivre la voie empruntée par Ducati, Honda, KTM ou Aprilia, toutes passées au V4 — architecture plus compacte, plus puissante, plus rigide. Mais dans un MotoGP dominé par les moteurs en V, Yamaha ne peut plus se permettre le luxe de la fidélité à son ADN technique.

Quartararo ne s’en cache pas : la M1 2025 n’aura plus rien à offrir. « Je pense que les ingénieurs se sont davantage concentrés sur la moto de 2026 cette année. J’espère que c’était pour une bonne raison : celle de disposer d’une moto véritablement performante pour 2026 ».

En clair, Yamaha sacrifie partiellement la saison 2025 pour investir dans son futur moteur. Une stratégie compréhensible, mais risquée : la concurrence — notamment Honda avec Albesiano — a continué de progresser, tandis que Yamaha a connu une stagnation visible dès la mi-saison 2024.

Aux essais de Sepang, le prototype V4 n’a pas provoqué le choc espéré : vibrations, comportement instable, puissance encore bridée. Même Augusto Fernandez, pilote d’essai et coéquipier de Fabio, a rencontré des soucis de ressenti moteur.

« J’ai parlé avec Augusto à Sepang ; il ressentait des vibrations sur sa moto, alors je lui ai prêté un de mes composants de bras oscillant pour qu’il le teste. C’était un peu mieux, mais il y a encore du chemin à parcourir. »

Une scène révélatrice : Quartararo, pilote officiel, tentant d’aider le développement d’un prototype qu’il n’a pas encore piloté — preuve que le chantier V4 est encore loin d’être achevé. Le passage au V4 est plus qu’un choix technique : c’est une question de survie.

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Fabio Quartararo, entre foi et fatigue : « peut-être que l’ancienne moto me manquera… qui sait ? »

Le concept du quatre-cylindres en ligne, autrefois synonyme de douceur et de stabilité, s’avère désormais obsolète dans un MotoGP dominé par l’aérodynamique et les accélérations explosives.

Mais le risque est immense : changer de philosophie moteur, c’est réécrire tout le comportement de la moto — châssis, électronique, répartition des masses, frein moteur, tout devra être redéfini. Ducati a mis près de dix ans à maîtriser son V4 ; Yamaha veut y parvenir en deux.

Toujours fidèle à l’équipe qui l’a sacré champion du monde en 2021, Quartararo conserve une patience mêlée de lassitude. « Peut-être que l’ancienne me manquera… qui sait ? »

Une phrase à double tranchant : le Français reste curieux, mais conscient que ce projet pourrait être son dernier grand pari avec Yamaha. Le Niçois espère une moto à la hauteur de son talent ; sinon, le V4 pourrait devenir le moteur de sa rupture.

Yamaha abandonnera à 99 % le quatre-cylindres en ligne pour un V4 en 2026. Fabio Quartararo admet que la saison 2025 est sacrifiée au profit du développement du nouveau moteur. Les premiers essais du V4 révèlent encore de fortes vibrations et un manque de puissance. Quartararo reste loyal, mais son optimisme repose sur la promesse d’un avenir meilleur, pas sur les performances actuelles.

Le V4 est la dernière carte de Yamaha. Si elle échoue, ce n’est pas seulement une architecture qui disparaîtra — c’est peut-être la fin de l’ère Quartararo au diapason.

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