À 20 ans, pour sa première saison en MotoGP, Fermin Aldeguer (Gresini–Ducati) s’est déjà imposé comme un vrai client des podiums. Pari de Gigi Dall’Igna sur deux ans, engagé chez Gresini mais sous contrat direct avec Ducati, le Murcien rêve d’enfiler un jour le rouge officiel … même si Marc Marquez est encore là ? En rigolant, il admet espérer que l’octuple champion aura pris sa retraite d’ici là.
Interrogé sur AS sur son sentiment d’être « installé » en MotoGP, il répond sans détour : « Oui. En fait, depuis la course d’Austin, où j’avais l’impression d’avoir une chance, même si je n’étais pas sur le podium, j’étais proche du rythme des leaders et j’ai pu revenir. J’ai apprécié cet endroit et j’ai réalisé que j’en étais capable, notamment parce qu’Austin est l’un des circuits les plus exigeants du Championnat du monde, tant physiquement que techniquement. »
Sur ses meilleurs souvenirs, il nuance : « le plaisir avec l’équipe lors de la célébration de mon premier podium en MotoGP, certes, mais pas le meilleur moment que j’aie jamais vécu sur la moto. En termes de sensations avec la moto, Austin était vraiment très bon, et je pourrais aussi dire Aragon. C’est un circuit que j’aime bien, et où nous avons rapidement trouvé le rythme, avec un podium au sprint en utilisant un pneu différent des autres. Et puis en course, la bataille avec Morbidelli. Il n’y a pas eu de flag to flag ni de pluie, comme au Mans, et j’étais rapide et compétitif. »
Le pire ? « Je dirais les deux premières courses, car je n’appréciais pas la catégorie. C’était un peu intimidant. J’ai vraiment apprécié le premier test, en Malaisie, car j’étais rapide, mais nous n’avions pas de moto adaptée aux circuits que nous abordions, comme la Thaïlande et l’Argentine. Et voir un autre rookie devant (Ogura) était un peu intimidant, mais nous avons réussi à nous en sortir rapidement. »
L’usine lui aurait promis le statut factory en 2026. Vrai ? « Je pense que oui. » Alors, quoi l’an prochain ? « J’espère qu’ils me donneront la moto officielle, parce qu’il y a des détails qui… plus que de te faire aller plus vite, c’est que ça te donne un peu plus de régularité. Avoir un peu plus de vibrations sur une course et moins sur une autre, c’est un peu frustrant, et peut-être qu’avec d’autres choses que les motos officielles ont, ils n’ont pas ce souci, contrairement à nous, Alex, Morbidelli et moi. »
Où se nichent les différences avec les moteurs gelés ? « Quelque chose de différent de l’appareil (le système pour abaisser les suspensions), un package aérodynamique différent qu’ils ont testé pendant la saison et que Marc utilise et que Pecco n’utilise pas, donc cela varie beaucoup, mais tout ce qu’ils font, fonctionne mieux et ils le montent, les officiels l’ont et nous non. »
Fermin Aldeguer : « ça doit être l’enfer de partager une box avec Marc Marquez, mais je pense que Pecco a des problèmes autres que Marc »
Se voit-il en rouge ? « Oui, je le pense. Je me vois bien le faire, même si j’ai un contrat et une option de départ. La première moitié de saison a été très bonne, et j’ai le sentiment qu’elle aurait pu être encore meilleure. Voyons si nous pouvons exploiter pleinement notre potentiel en deuxième moitié de saison et nous retrouver régulièrement aux avant-postes. »
Et si la marche rouge signifiait partager le box avec Marc Marquez ? Réflexe immédiat : « oh non ! Il faut qu’il prenne sa retraite avant ! (Rires) Du moins, je l’espère. » Puis lucidité : « ce serait vraiment sympa et super, mais je pense aussi que ça doit être l’enfer de partager une box avec lui, surtout en rouge, et je serais encore plus inquiet que nécessaire. Je pense que Pecco a des problèmes autres que Marc. Quoi ? Je ne sais pas. Il y a autre chose. Évidemment, Marc ne l’aide pas du tout, mais ça ne vient pas de Ducati ou de l’équipe. Et puis, cette année passe très vite. »
Si Pecco Bagnaia quittait l’équipe fin 2026 ? « Eh bien, certainement. J’ai peut-être un avantage contractuel, mais celui qui aura les meilleurs résultats montera. »
Fermin Aldeguer termine en mentionnant un pilote qui vient de la même région que lui : Pedro Acosta. Sa relation avec lui ? « Normal. Juste normal. Il n’y a jamais eu de problème entre nous. C’est juste une question de rivalité. C’est une question de caractère. Je l’ai félicité pour ses podiums (à Brno). Je jure que je n’ai aucun problème, et je pense que c’est lui et son entourage qui devraient changer un peu leur façon de voir les choses. » Lequel est le meilleur ? « En tant que talent, c’est moi. En tant que travailleur, c’est lui. » Fermez le ban !
Saw an opportunity and seized it 🔥@Aldeguer54's move on @37_pedroacosta sealed his entry into the podium positions 😎#AustrianGP 🇦🇹 pic.twitter.com/43a0OHdxoG
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) August 17, 2025