Dans une interview exclusive où il se livre sans détour, Fermin Aldeguer, le prodige espagnol de Gresini Racing, revient sur une saison 2025 aussi riche en émotions qu’en défis techniques. Entre apprentissage accéléré, premiers podiums et rêves assumés de titre mondial, le jeune rookie montre qu’il n’est pas venu en MotoGP pour apprendre — mais pour marquer son époque.
Pour Aldeguer, cette première année dans la cour des grands a été “un vrai cours accéléré du monde MotoGP”. À seulement 20 ans, le pilote de Murcie a dû tout apprendre, souvent dans la douleur.
“Le meilleur moment de ma carrière jusqu’à présent ? Je dirais l’Autriche, et bien sûr Le Mans, où j’ai décroché mon premier podium. Le pire ? Sans aucun doute, ma course de début en Thaïlande. J’étais un paquet de nerfs,” confie-t-il avec franchise.
Le contraste entre euphorie et frustration résume à lui seul la vie d’un rookie en MotoGP : un monde où l’apprentissage se mesure en dixièmes de seconde.
Aldeguer ne cache pas à quel point le choix de Gresini Racing a façonné son adaptation.
“Avoir une atmosphère calme et solidaire est essentiel. Cela me permet de me concentrer quand je suis sur la moto,” explique-t-il.
Et d’ajouter : “Gresini te fait sentir spécial, comme si tu faisais partie de quelque chose de plus grand, et ça change tout.”
Dans un univers où la pression peut briser les jeunes talents, Aldeguer a trouvé un environnement où il peut s’exprimer librement, soutenu par une équipe qui croit en lui.
Sans détour, le jeune Espagnol affiche son admiration pour sa machine : “la Ducati est sans aucun doute la meilleure moto sur la grille !” Mais le rookie ne se contente pas de compliments :
“Je pousse encore les limites de ce que la moto peut faire. Les freins sont incroyables, l’électronique est impressionnante… parfois même trop ! Je préfère avoir un peu plus de liberté.”
Une remarque qui trahit déjà un tempérament de pilote exigeant, désireux d’une connexion plus directe avec la machine — à l’image des grands champions.
Dall’Igna, le mentor invisible de Fermin Aldeguer
Sa relation avec Gigi Dall’Igna, le cerveau technique de Ducati, remonte à 2022, en Argentine. Un moment clé de sa trajectoire.
“Quand nous avons parlé pour la première fois, j’avais bien commencé la saison, et tout le monde voulait que je passe en MotoGP. Aujourd’hui, j’ai une excellente relation avec lui,” se souvient Aldeguer.
Preuve que son ascension n’a rien d’un hasard, mais bien le fruit d’une trajectoire pensée, validée au plus haut niveau du paddock.
Beaucoup l’attendaient déjà en MotoGP avec VR46 en 2023, mais Aldeguer a préféré patienter.
“Nous avons fait le bon choix d’attendre. J’ai acquis une expérience inestimable, et en plus, j’ai obtenu un contrat officiel avec Ducati, pas seulement avec une équipe.”
Une décision mûrie, rare à cet âge, qui démontre une vision long terme : celle d’un pilote qui veut construire, pas seulement briller.
S’entraîner avec Alex Marquez — et parfois Marc — a profondément marqué sa progression.
“Chaque session est une occasion d’apprentissage. J’observe leurs lignes de course, leur position corporelle, leurs techniques de virage,” raconte-t-il.
De précieux enseignements glanés auprès de deux figures majeures du paddock, qu’il affronte désormais roue dans roue.
Quand on lui demande son rêve ultime, la réponse fuse sans hésitation : “mon rêve est de devenir champion du monde au moins une fois. Si je peux y arriver plusieurs fois, ce serait encore mieux.”
Ambitieux, lucide et déjà respecté dans le paddock, Fermin Aldeguer incarne la nouvelle génération de pilotes espagnols — talent brut, détermination de fer, et un calme qui cache une soif de victoire absolue.
Entre le soutien indéfectible de Gresini, la confiance de Ducati et son envie de liberté sur la moto, Aldeguer s’impose déjà comme l’un des visages les plus prometteurs du MotoGP moderne. Le futur ? Il le voit en rouge… et sur la plus haute marche du podium.
