La saison MotoGP 2025 est un véritable tourbillon d’émotions, entre rivalités exacerbées, surprises inattendues et chutes spectaculaires. Giacomo Agostini, légende vivante du sport, a livré une analyse percutante, décortiquant les dynamiques actuelles, de la domination de Marc Marquez à la crise supposée de Pecco Bagnaia, en passant par le retour incertain de Jorge Martin et l’avenir de Toprak Razgatlioglu.
Cette saison 2025 de MotoGP est un véritable tourbillon, et Giacomo Agostini n’a pas manqué de livrer son point de vue affûté dans une interview accordée à GPOne. Légende vivante du motocyclisme, le multiple champion du monde italien a décortiqué les enjeux d’une saison marquée par des surprises, des blessures, des tensions internes et l’émergence de nouveaux acteurs.
Pour Agostini, la révélation s’appelle Alex Marquez. « Alex est une surprise pour tout le monde, car on ne l’avait jamais vu aussi rapide », souligne-t-il. « Cette année, il est en grande forme, il termine souvent devant les pilotes officiels Ducati, même les champions du monde. » Mais attention, prévient Agostini : « Marc a un grand talent, il a remporté huit titres et il est en tête du championnat, donc je pense que c’est l’homme à battre. »
Le ton est tout aussi tranchant concernant Pecco Bagnaia, souvent critiqué ces dernières semaines après plusieurs chutes : « dire qu’il est en crise est une erreur. À Silverstone, il faisait une bonne course, puis il est tombé. Mais quand on est à la limite, ça peut arriver. »
Agostini rappelle que les conditions de course actuelles — motos puissantes, pneus sensibles et sécurité accrue — encouragent les pilotes à repousser leurs limites. « Aujourd’hui, les pilotes savent qu’en cas de chute, généralement il ne se passe rien. À mon époque, tomber pouvait être mortel. Il fallait faire beaucoup plus attention. »
Giacomo Agostini : « Toprak Razgatlioglu ? Peut-être qu’il sera rapide tout de suite, peut-être pas »
Le champion en titre Jorge Martin, actuellement blessé, fait aussi l’objet de l’analyse d’Agostini : « il lui faudra du temps pour revenir. Ce ne sera pas facile, mais j’espère qu’il y parviendra. Il est important pour le spectacle. » Concernant ses relations tendues avec Aprilia, Agostini reste pragmatique : « il a choisi cette équipe, il est normal qu’ils respectent le contrat. En Angleterre, il a vu gagner la moto qu’il pilotera bientôt. Peut-être que cela lui a redonné un peu de confiance. »
Interrogé sur une éventuelle arrivée de Toprak Razgatlioglu en MotoGP, Agostini ne tranche pas mais reste ouvert : « peut-être qu’il sera rapide tout de suite, peut-être pas. Cela dépendra de la moto et de l’équipe. Mais tout le monde veut faire du MotoGP. S’il a l’opportunité, il doit essayer. »
Enfin, sur la hiérarchie actuelle des constructeurs, Agostini reste clair : « cela dépend de qui travaille le mieux pendant l’hiver. Aujourd’hui, Ducati reste au-dessus. Si un autre constructeur trouve le bon projet, il pourrait les mettre en difficulté. Mais pour le moment, la Desmosedici est toujours la moto que tout le monde rêve d’avoir. »
Avec des propos lucides et sans détour, Agostini rappelle que le MotoGP reste un sport d’évolution constante, où rien n’est jamais acquis… sauf peut-être le respect qu’il inspire encore à 81 ans.
