Chez Ducati, la hiérarchie est claire, et Gigi Dall’Igna ne s’en cache plus. Cependant Pecco Bagnaia reste un des piliers de l’édifice rouge en MotoGP. Le directeur général de Ducati Corse a reconnu que la GP25 n’apportait pas de révolution par rapport à la GP24, mais qu’elle devait être adaptée pour permettre à Bagnaia de refaire surface.
« Les deux motos sont pratiquement identiques, mais Bagnaia a besoin d’une cohérence technique pour exprimer tout son potentiel. Je préfère protéger Pecco, car il représente notre équilibre », a ainsi expliqué Dall’Igna sur GPOne.
Derrière cette déclaration se cache une stratégie limpide : ne pas bouleverser une formule qui gagne. Après deux titres mondiaux et une suprématie évidente en course, Bagnaia a besoin de stabilité plus que d’innovation brute. Ducati le sait, et assume le choix de consolider plutôt que d’expérimenter.
« Nous pourrions changer plus de choses, mais ce n’est pas nécessaire. Bagnaia a un feeling particulier avec la moto actuelle, et c’est la confiance qui fait la différence », ajoute Dall’Igna.
Il ajoute : « Pecco est un pilote extrêmement rapide… nous travaillons ensemble pour lui donner les mêmes sensations qu’à Motegi. Si je pouvais donner une réponse, je serais vraiment content, parce que ce serait la voie pour trouver une solution. En réalité, malheureusement, ce n’est pas ainsi. Par les données on peut voir beaucoup de choses, mais pas le feeling, pas les sensations du pilote, cela, on ne peut pas. »
Gigi Dall’Igna : « c’est ma responsabilité d’offrir à Pecco Bagnaia cette sérénité »
Sur les tests à Misano et l’essai de la GP24 par Bagnaia, Gigi fait cette mise au point :
« Comme toujours je crois qu’il est juste que ce qui se passe techniquement dans l’équipe reste à l’intérieur. Nous, peut-être par erreur, avons été ceux qui ont le plus expliqué ce que nous faisions. Personne ne sait ce que KTM ou Aprilia ont fait comme évolutions, tout le monde parle de Ducati. Il me semble correct d’arrêter de raconter ce qui est notre affaire. »
Le patron de Borgo Panigale laisse aussi entendre que les évolutions les plus audacieuses sont testées ailleurs, notamment via les équipes satellites ou les pilotes non officiels : un moyen discret de préparer l’avenir tout en maintenant Bagnaia dans un environnement stable et calibré à son style.
« Notre priorité est claire : Pecco doit pouvoir se battre pour chaque victoire sans se demander si la moto a changé de nature. C’est ma responsabilité de lui offrir cette sérénité », insiste Dall’Igna.
En somme, Ducati n’a pas construit la GP25 pour surprendre le monde, mais pour protéger son champion. Bagnaia, plus que jamais, est le centre d’intérêt de la marque italienne, celui autour duquel la stratégie de développement oscille entre prudence et perfectionnisme.
Gigi Dall’Igna conclut ainsi : « Pecco a été un pilote extrêmement important pour Ducati et aussi pour moi, j’ai remporté mon premier titre pilote en MotoGP avec lui. Je lui dois beaucoup et je chercherai toujours à l’aider de toutes les manières, tant du point de vue technique que médiatique. Nous essayons de faire au mieux pour l’aider, et je sais qu’il fait de son mieux pour nous aider aussi, comme toujours on gagne et on perd ensemble. »