L’ombre d’un test GP24 pour Bagnaia a déclenché tout un ballet médiatique — mais ce qui frappe aujourd’hui, c’est l’implication directe de VR46 dans la défense publique de leur pilote protégé. Un geste qui révèle autant les failles de Ducati que les tensions internes qu’on croyait maîtrisées.
Uccio Salucci, homme proche du cercle Rossi/VR46, est sorti du silence en confirmant la fameuse rumeur : oui, Bagnaia aurait testé la GP24 de Morbidelli à Misano. Il le fait avec une verve qui ne laisse pas de place au hasard :
« Nous avons essayé de revenir en arrière avec nos souvenirs » … mais les aveux d’Uccio ont permis de dégager une situation limite… Ducati a été ébranlé par les déclarations de VR46. La ‘fraternité’ de l’académie de Tavullia a joué et VR46 s’est rangé du côté de Bagnaia.
Dans ce témoignage, Salucci l’affirme : le prêt de la GP24 aurait été une décision presque fraternelle, un soutien interne à Pecco, quitte à contredire parfois les stratégies officielles de l’usine Ducati.
Davide Tardozzi : « j’ai été surpris par les propos d’Uccio », une guerre civile s’est-elle déclarée chez Ducati ?
Devant la presse, Davide Tardozzi a exprimé une exaspération mesurée mais franche face à cette révélation : « j’ai été surpris par les propos d’Uccio » — reconnaît-il via Autosport.
« Tous les pilotes officiels peuvent avoir une palette de pièces. Ce mélange doit surtout redonner confiance, non pas reproduire intégralement une autre moto. »
Tardozzi répond ainsi à deux attaques : d’abord celle de VR46 insinuant que Ducati manœuvre, et ensuite celle du paddock qui n’en finit plus de scruter les moindres secrets techniques chez la marque rouge.
Ce qui rend cette histoire plus troublante, c’est la dimension politique interne qu’elle révèle : VR46 affirme clairement que la GP24 prêtée à Bagnaia venait d’un geste volontaire de soutien. Ducati, historiquement silencieuse sur ses arrangements internes, se retrouve contrainte de défendre publiquement ses choix de développement.
Ce “prêt technologique” oriente le récit : Bagnaia n’est plus seulement un pilote de Ducati, mais aussi un membre (protégé) de la “fraternité VR46”, légitimé par des gestes d’allégeance.
GPOne rappelle également une autre révélation de Salucci : la GP26 qu’on aurait « offerte » à Alex Marquez pour 2026 aurait été proposée à VR46, qui l’aurait refusée. Cela suggère une dichotomie grandissante entre la stratégie MotoGP de Ducati et celle de VR46.
Ce que tout cela révèle : Ducati n’est plus seule à définir le récit technique. VR46 s’impose désormais comme un contre-pouvoir médiatique. Bagnaia est double : pilote Ducati et figure protégée de VR46. Le prêt de la GP24 symbolise cette double appartenance. La transparence est rompue. Ce qui devait rester secret (les « arrangements », les comparaisons techniques) est exposé publiquement — et Ducati doit répondre. La guerre interne se dessine. Même si tout le monde communie dans la victoire, les choix techniques et les loyautés se révèlent au grand jour.
