Le Grand Prix du Qatar 2025 a secoué le MotoGP avec la victoire de Marc Marquez, la pénalité de Maverick Viñales et l’accident dramatique de Jorge Martin. Oscar Haro et Chicho Lorenzo ont décortiqué ces événements, s’attardant particulièrement sur le sort du pilote Aprilia, dont le courage et les malheurs ont marqué les esprits.
Le retour de Jorge Martin sur les circuits MotoGP devait être un symbole de résilience. Il s’est transformé en cauchemar. De nouveau blessé au Qatar, victime d’un violent accident, le pilote Aprilia a reçu un choc aussi physique qu’émotionnel que les analyses d’Oscar Haro et Chicho Lorenzo retranscrivent.
Pour Haro, le courage de Martin force le respect absolu : « il a pris un coup, car il a donné 110 %. Avec une blessure comme le scaphoïde, où la douleur au freinage est extrême, partir au Qatar après cinq mois d’arrêt… Pour moi, il mérite tout le respect et tous les hommages de l’année. » Il ajoute : « je ne sais pas exactement pourquoi il a chuté, mais il a chuté en prenant des risques ; il ne connaît pas la moto, il n’a pas fait de pré-saison, il vient d’une moto qui est la meilleure de la planète aujourd’hui et la même chose est arrivée à ses coéquipiers »
« Deux commissaires sont restés près de Jorge Martin pendant un tour entier »
Mais c’est Chicho Lorenzo, père de Jorge Lorenzo, qui a livré la description la plus saisissante du drame : « la roue avant de Di Giannantonio le percute dans le dos, à dix centimètres sous le cou. Le choc est si violent que son corps a été projeté de l’autre côté de la piste. »
Le bilan est lourd : onze côtes cassées, un pneumothorax, et une douleur « extraordinaire ». Mais ce qui étonne Chicho, c’est surtout la réaction après l’impact : « deux commissaires sont restés près de lui pendant un tour entier. Il devait leur répéter ‘ne me touchez pas’. C’est glaçant. La douleur que Martin a dû ressentir a dû être extraordinaire. Je ne sais pas comment il a pu se relever, avec onze côtes cassées ».
Faut-il s’interroger sur la gestion de saison de Jorge Martin ? C’est ce que suggère Lorenzo sur motosan : « en Malaisie, boum ! Fractures. Il retourne s’entraîner, boum ! Et à Qatar, rebelote. Est-ce que cette approche agressive de la saison ne le pousse pas trop loin ? »
Pour lui, Martin devrait ralentir, penser long terme, et non s’acharner à revenir à tout prix : « parfois, on n’a rien à gagner et tout à perdre. Quand on pousse à l’extrême, les accidents ne sont pas un hasard. Maintenant, il faut récupérer, avec prudence. Sinon, cette blessure peut vous coûter plus que des points : elle vous coûtera des années. Et à la retraite, croyez-moi, on s’en souvient. »
Entre admiration pour son courage et inquiétude pour sa santé, le paddock retient son souffle. Car Jorge Martin, guerrier infatigable, doit aujourd’hui penser à se préserver s’il veut continuer à écrire l’histoire — debout, pas allongé sur un lit d’hôpital.