Alors que l’équipe Red Bull KTM Tech3 navigue dans une saison 2025 pleine de hauts et de bas, son patron Hervé Poncharal n’a pas hésité à pointer du doigt la cause principale des difficultés de son pilote italien Enea Bastianini : « ce n’est pas la moto qui bloque, c’est la confiance. »
Enea Bastianini a admis lui-même que la séance de qualification est devenue un vrai handicap : « actuellement, c’est mon point le plus faible. … Je dois continuer à travailler dessus, car je sais que c’est mon point faible en ce moment. »
Et Poncharal confirme sur GPOne ce diagnostic : « bien que dans certaines situations, Enea se sentait désespéré, il n’a jamais abandonné et a montré une attitude positive. … Que puis-je dire ? C’est une excellente nouvelle… Entre autres choses, il a dû apprendre à s’adapter à une nouvelle moto et a eu du mal. »
Les performances de Bastianini ont aussi été rendues plus compliquées par des changements et des incidents :
Changement de Chef Mécanicien : un changement de chef mécanicien en cours de saison a été reconnu par Poncharal comme ayant déstabilisé l’Italien, ajoutant une couche de difficulté à son adaptation.
Problèmes mécaniques et sanctions : Bastianini a également été victime de pépins techniques (moteur au Japon) et de sanctions jugées sévères par son patron (double pénalité pour l’incident en Hongrie), qui ont nui à son élan et à sa confiance.
Poncharal explique que Bastianini « peut aller vite », mais qu’il souffre dès qu’il est seul en piste, sans l’aspiration d’un groupe :
« Quand je prends un sillage, il m’est beaucoup plus facile de rouler, mais quand je suis seul, je ne peux pas pousser – la moto semble plus lourde, donc c’est un problème car nous perdons du temps » a commenté « Bestia ».

Hervé Poncharal : « quand on voit les chronos de l’autre pilote, on sait que la moto peut le faire »
La confiance est la Clé : le patron de Tech3 a souligné à plusieurs reprises que la « force mentale » et la capacité à « mettre sa confiance en piste » sont cruciales, citant son autre pilote Viñales comme exemple positif : « quand on voit les chronos de l’autre pilote, on sait que la moto peut le faire ».
Sous-entendu : le matériel est compétitif, la preuve par les faits…
En clair : la KTM n’est pas forcément l’ennemi. Le vrai frein serait une remise en question mentale liée aux conditions de départ — que le pilote lui-même fait remonter à sa position en grille.
Le fait de partir loin en qualifications réduit voir détruit les chances de Bastianini en course. La confiance est aussi importante que le matériel : même une bonne machine ne suffit pas s’il manque le mental.
Pour KTM, le challenge est double : optimiser la RC16 sur le point « quantifiable », et reconstruire la confiance de son pilote — tâche plus délicate.
Hervé Poncharal attire l’attention sur la psychologie. Le matériel est certes un élément, mais dans l’élite du MotoGP, l’industrie mentale fait la différence. Bastianini doit retrouver non seulement le rythme, mais la foi en ses capacités depuis la grille.
KTM doit lui fournir non seulement une moto compétitive, mais aussi un cadre qui le rassure dès le départ. Le duo moto + pilote doit être en harmonie dès la Q1. Tant que ce n’est pas le cas, les résultats ne pourront suivre.

Photo : Enea Bastianini
















































