Jusqu’à la reprise du MotoGP pour dérouler la seconde partie de saison, Johann Zarco avait coché pour Honda toutes les cases pour prendre du galon au sein du projet HRC, d’une façon ou d’une autre. Victorieux en France, second à Silverstone et triomphateur aux 8 heures de Suzuka, le double Champion du Monde Moto2 sous l’ère du moteur Honda avait décidément fait tout qu’il fallait pour asseoir une légitimité incontestable. Mais les portes ne se sont pas ouvertes. Au contraire. La faute au portier : Alberto Puig.
Au passage, Johann Zarco doit avaler le fait qu’un prometteur Diogo Moreira arrivera dans son team LCR en 2026 avec un contrat de trois ans et des émoluments déjà bien supérieurs à ce qu’il encaisse à 35 ans. Cela commence à faire beaucoup et Canal+ s’est penché sur la question en révélant clairement celui qui ne considère pas Johann Zarco : Alberto Puig.
Le même Alberto Puig qui prenait de haut Ducati et tout ce qui n’arborait pas un blason japonais avant que l’histoire ne le rattrape et le range parmi les clowns tristes. Puis Marc Marquez est parti et on a vu tout le mal et l’impéritie de sa gestion chez Honda qui, pourtant, ne le lâche pas. Avec un tel pedigree, on comprend que cet Espagnol n’existe que par son pouvoir de nuisance. Qu’une mémoire qui carbure à la rancœur décuple, au grand dam du Français qui avait eu maille à partir avec lui lors de ses négociations au sortir de sa période Yamaha. Qui ont fini chez KTM après un rendez-vous « oublié » avec Puig qui attendait ses arguments depuis l’auvent Honda …On dirait bien qu’il a encore ce « lapin » posé en travers de la gorge.
Alberto Puig est le cas concret des dégâts qu’un pouvoir de nuisance peut engendrer
Aujourd’hui on en est là : un Johann Zarco qui n’a chez Honda que la perspective de poursuivre en tant que bon soldat satellite de seconde classe. Les dernières évolutions en termes d’aéro et de bras oscillant ont été pour Mir et Marini. Son classement comme meilleur pilote MotoGP actuel en RC213V ne compte donc pas. Et pour demain, ce sera encore et toujours la portion congrue. Servie avec le sourire sardonique.
La sortie sur Canal+ pour rappeler les faits, qui on est, et désigner d’où vient le problème a certes été salutaire. Mais la réaction a été aussi édifiante. Chez Canal, on a relevé que l’on était soudain devenu persona non grata dans l’hémisphère d’Alberto Puig. A croire que tout est dit.
Chez Honda, on ne changera donc jamais. Le team usine restera encore et toujours la référence selon une politique qui se fiche royalement du verdict de la piste. Et quand, en plus, comme Français, on doit passer sous les fourches caudines d’un Espagnol à l’ouverture d’esprit aussi large qu’une meurtrière, il faut se convaincre que tout exploit que l’on fera ne servira jamais à rien. Dommage et dommageable. Mais soyez assuré qu’Alberto Puig poursuivra encore sa carrière bien après que Johann Zarco aura mis un terme à la sienne. La cécité de Honda est sidérante.