Honda lutte toujours contre les vibrations de la RC213V, un problème amplifié par la carcasse plus dure des pneus Michelin introduite en 2024. Malgré des avancées en 2025, confirmées par Aleix Espargaró, Luca Marini, et Joan Mir, ce « chattering » reste un obstacle, particulièrement en course.
Malgré de nets progrès sur l’ensemble du package RC213V en 2025, les vibrations – ou “chattering” – restent le cauchemar numéro un de Honda, en particulier depuis l’introduction de la nouvelle carcasse Michelin l’an dernier. Si les pilotes affirment qu’elles sont désormais “un peu mieux contrôlées”, elles continuent de saboter le rythme en course, surtout dans les Sprints, où le pneu arrière tendre est utilisé.
Aleix Espargaró, qui découvre la Honda comme pilote d’essai après des années chez Aprilia, a été frappé par l’intensité du phénomène : « le plus gros problème – et il est vraiment énorme –, c’est le broutage. C’est dingue. C’est incroyable combien de temps on peut perdre par tour simplement en faisant ça. »
L’Espagnol identifie les zones d’entrée de virage comme les plus critiques, là où la moto entre en résonance. Il soupçonne un effet combiné entre la chaleur, la gomme, et potentiellement le moteur : « dès que le mélange de caoutchouc chauffe, les vibrations s’intensifient considérablement. »
Résultat : les pilotes doivent rouler “prudemment” dans les virages, ce qui va à l’encontre des fondamentaux du pilotage rapide.
Aleix Espargaró : « je ne comprends pas comment Joan Mir et Johann Zarco peuvent rouler aussi vite sur la Honda avec des vibrations aussi fortes »
Luca Marini, titulaire chez HRC, confirme le diagnostic et ajoute une autre piste : « au début, Aleix pensait que c’était le moteur, mais en réalité, ce sont les pneus. Depuis qu’ils ont plus d’adhérence, on ressent plus facilement les vibrations. »
Il note que les réglages modifiés l’année dernière ont déclenché ces phénomènes, qui persistent depuis. L’Italien met également le doigt sur une ironie technique : « KTM a trop d’adhérence et a des vibrations. Nous, on en a trop peu… et on a aussi des vibrations. »
Pour Joan Mir, ces vibrations impactent tout le comportement de la moto : « à cause des vibrations, on tourne moins et on reste plus longtemps dans le virage. » Même en essayant de solliciter davantage l’avant, le gain reste limité.
Malgré ce handicap, Honda progresse. Aleix Espargaró estime que le potentiel est là, mais bridé : « sans les vibrations, nous serions clairement la deuxième force derrière Ducati, on jouerait le podium. Je ne comprends pas comment Joan Mir et Johann Zarco peuvent rouler aussi vite avec des vibrations aussi fortes. »
Pour Honda, le défi est maintenant clair : comprendre l’origine de ces vibrations, et surtout les éliminer. Car le podium MotoGP n’est plus si loin… à condition d’arrêter de trembler.