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Jusqu’à présent, le Grand Prix d’Indonésie MotoGP nous a présenté un spectacle très atypique sur le circuit de Mandalika, et les pneus Michelin pourraient bien être la clé du bouleversement constaté…

En effet, voir les deux Ducati officielles se retrouvaient en Q1, après avoir fait le doublé aussi bien dans le Sprint que dans le Grand Prix au Japon il y a une semaine, est pour le moins étrange.

Voir Francesco Bagnaia terminer dernier à 13 secondes de l’avant-dernier, alors qu’il avait remporté le Sprint et le Grand Prix à Motegi, ne l’est pas moins, tout comme observer Marc Márquez se débattre comme un diable en perdant l’avant à maintes reprises pour une septième place sous le drapeau.

Mais il serait trop facile d’imputer à la Ducati un manque d’osmose avec le tracé indonésien, et la splendide et courageuse course de Fermin Aldeguer, tout comme le record établi en 2024 par Jorge Martin sont là pour en attester.

D’ailleurs, ce circuit au bord de l’océan ne présente pas de particularité vraiment particulière, et même s’il reste très sollicitant pour les pneus arrières car il comporte un enchainement de virages avec énormément de relances et de freinages, il se situe à mi-chemin entre un circuit très typé « stop and go » et un tracé fluide du style Silverstone. Deux singularités le distinguent toutefois de ses homologues : son abrasivité et les hautes températures que l’on peut y trouver.

En raison de ces trois éléments, Michelin y apporte donc des pneus arrières asymétriques, renforcés à droite, à carcasses plus rigides que d’habitude, comme en Thaïlande.

La mise au point des motos, habituellement assez limitée, devient donc un élément primordial, et à cet égard les Rouges se sont visiblement ratés, alors que Ducati avait fait le top 5 du Sprint l’an passé.

Cette année, Aprilia semble avoir un petit plus, ce qui rompt quelque peu la monotonie habituelle constatée jusqu’à présent. Et même si le titre est déjà attribué, c’est toujours bon à prendre…

Piero Taramasso, manager de la compétition deux-roues de Michelin, dresse le premier bilan de ce week-end atypique.

« Mandalika, premier jour 1

Ce circuit a un asphalte très agressif, et le tracé est assez exigeant. En plus, la température de la piste est toujours très élevée : nous avons eu 50° le matin et presque 60° l’après-midi. Donc cette combinaison est assez difficile pour les pneus. C’est pourquoi, pour la spécification du pneu arrière, nous avons apporté une carcasse renforcée. Vous savez, c’est une carcasse plus solide — la même qu’en Thaïlande — parce que le pneu arrière génère une température très, très élevée. Donc nous avions besoin de cette carcasse pour pouvoir tenir la distance de course.
Les composés sont les mêmes que l’année dernière : le tendre et le médium. À l’avant, nous avons le même tendre que l’an dernier, le même dur aussi, et nous avons juste un peu modifié le médium, qui est légèrement plus dur.

Si vous partez de l’avant, la performance du pneu avant n’était pas mauvaise. Nous avons testé les trois spécifications lors de la séance du matin et aussi l’après-midi. Les trois donnent un ressenti différent, mais les trois semblent utilisables en course. Vous savez, elles ont juste des caractéristiques différentes. Par exemple, avec le pneu avant tendre, vous avez plus d’adhérence sur l’angle ; avec le médium, vous avez une bonne stabilité et une adhérence correcte sur l’angle ; et avec le dur, vous avez un bien meilleur soutien, car la carcasse est plus rigide. Donc chaque pilote peut choisir celui qu’il préfère, et nous verrons cela.

Pour la Sprint de demain, ce sera probablement le pneu avant tendre, parce que son adhérence sur l’angle est supérieure et que la maniabilité est meilleure.
Pour l’arrière, le pneu tendre fonctionne assez bien. Il chauffe en un tour, pas plus, et ensuite la performance est là. Mais le niveau d’adhérence est très élevé, ce qui pousse beaucoup sur l’avant, donc cela déséquilibre la moto : vous avez besoin d’un très, très bon réglage de la machine.

Le médium, lui, avec sa carcasse dure et son composé plus ferme, a besoin de quatre ou cinq tours pour chauffer. Cela prend du temps, mais une fois à température, il est très constant et très stable.
Mais oui, aujourd’hui, le problème était que la phase de chauffe est assez longue, et aussi que la piste, le matin, était très sale : très peu d’adhérence, beaucoup de glissades.
C’était un peu mieux l’après-midi, mais malgré tout, nous avons encore besoin de plus de gomme sur la piste pour générer de la température dans le pneu, pour créer de l’adhérence. Et quoi qu’il en soit, Marco Bezzecchi a réalisé un tour très rapide, seulement à deux dixièmes du record du tour, et nous espérons simplement que les conditions seront meilleures demain.

Mandalika, Jour 2

Aujourd’hui, les conditions de piste étaient meilleures par rapport à hier : la piste était plus propre et la température était plus basse, autour de 50° cet après-midi pour la Sprint. Mais la journée s’est bien passée. Nous avons travaillé principalement avec le pneu avant tendre / arrière tendre. C’était pour préparer la Sprint, mais aussi pour les qualifications. Seuls Pedro et Brad ont essayé autre chose : Pedro a testé le pneu avant dur, et Brad le médium, et ils l’ont aimé, donc ils l’ont utilisé pour la Sprint.

Pour les qualifications, il y a eu des temps au tour très rapides, avec Marco Bezzecchi qui a signé un 1’28.8, donc un nouveau record du tour, et le ressenti était bon pour tous les pilotes. Le feeling était bien meilleur que celui d’hier à l’avant, et à l’arrière, ils ont adapté le réglage à la nouvelle construction du pneu arrière. Et maintenant, après la Sprint, nous avons reçu des commentaires positifs : l’avant était stable, avec une bonne adhérence, l’arrière aussi, bon échauffement, bonne adhérence initiale, et aussi la dégradation du pneu arrière n’était pas très importante, très régulière pour un pneu tendre.

Pour cette raison, nous verrons probablement le pneu arrière tendre aussi demain en course. En plus de cela, nous verrons aussi certains pilotes avec le pneu arrière médium, parce que nous savons que c’est un bon pneu arrière. Nous l’avons utilisé l’année dernière pour la course, il est plus constant. Vous pouvez perdre un peu d’adhérence et un peu de temps au tour pendant les deux ou trois premiers tours, mais ensuite il devient très solide.

Pour l’avant, probablement nous verrons les trois solutions, donc si tout se déroule comme prévu, nous verrons les cinq spécifications de pneus en piste demain pendant la course. »

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