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Jack Miller

Le scénario avait tout pour redonner espoir. Jack Miller, 18è au classement général et en quête de rachat après une saison 2025 désastreuse, semblait tenir un résultat solide au Grand Prix d’Indonésie. Dans un week-end où la Yamaha Pramac avait enfin retrouvé un peu de compétitivité, l’Australien s’est accroché au groupe de tête, prêt à offrir à son équipe son meilleur résultat de l’année. Mais à trois tours de l’arrivée, tout a basculé. Encore.

Pendant 24 tours, Miller avait parfaitement géré sa course. Stratégie patiente, pneus préservés, rythme constant : il avait même osé le pari du pneu arrière médium, unique chez Yamaha. Puis Franco Morbidelli (VR46 Ducati) surgit aux virages 11-12. Miller coupe les gaz pour éviter un contact à haute vitesse, se retrouve catapulté hors de la trajectoire propre. Fabio Di Giannantonio en profite pour passer. Quelques virages plus tard, pneus sales, grip inexistant : la Yamaha décroche et Miller termine dans le bac à gravier.

« À trois tours de la fin, Franky m’a passé… j’ai coupé les gaz pour éviter la collision et je me suis retrouvé sur la partie sale. La fois suivante, j’ai posé la moto et je suis tombé. Putain, à la fin, tellement déçu », lâche Miller, abattu, au micro de Fox Sports Australia.

Remonté pour sauver la quatorzième place et un seul point, il n’en tire aucun réconfort : une nouvelle course gâchée dans les dernières minutes, un schéma devenu trop familier.

Pour Pramac, l’amertume est immense. L’équipe vit une saison compliquée avec la transition vers le moteur V4 Yamaha, et Mandalika semblait enfin offrir un peu de lumière. Miller et Miguel Oliveira se battaient ensemble dans le groupe jouant les dernières places du podium. Un résultat solide aurait été un vrai bol d’air. Au lieu de cela, l’équipe repart encore bredouille.

Jack Miller

Jack Miller : « j’ai fait une course semi-intelligente… et j’ai tout gâché à la fin »

Ce crash est d’autant plus cruel que Miller est le seul pilote Yamaha à avoir tenté un pari stratégique osé — un choix de gomme arrière que Fabio Quartararo lui-même n’avait pas risqué. Mais une fois de plus, la promesse s’est transformée en désillusion.

Le problème est plus large qu’un simple incident de course. 2025 devait être l’année où Jack Miller prouverait à Yamaha qu’il méritait d’être maintenu malgré la concurrence féroce sur le marché des pilotes. Au lieu de cela, l’Australien s’enfonce : 18è du championnat, pire performance depuis 2016, une victoire envolée au Mans, et des erreurs qui se répètent.

Seul son rôle clé dans le développement technique de la Yamaha M1 lui a permis de conserver son guidon. Mais à ce rythme, il sera difficile de convaincre plus longtemps. Surtout quand son coéquipier Miguel Oliveira, pourtant poussé vers la sortie par l’arrivée de Toprak Razgatlioglu, rebondit déjà : contrat en poche avec BMW pour le WorldSBK 2026 et discussions avancées pour devenir pilote d’essai Aprilia en MotoGP.

Jack Miller a lui-même résumé son week-end : « j’ai fait une course semi-intelligente… et j’ai tout gâché à la fin. »

Difficile d’être plus lucide. Mais le problème n’est plus seulement un coup du sort. Miller répète les mêmes erreurs : gestion prudente, bon rythme, puis un faux pas décisif au moment de conclure. Pour un pilote de 30 ans qui joue sa survie au plus haut niveau, c’est un signal alarmant.

Miller reste apprécié pour sa capacité à développer la moto et son franc-parler, mais les résultats bruts ne suivent plus. Pendant que Yamaha peine à sortir la M1 du marasme et que Pramac s’accroche à quelques points, voir l’un de ses pilotes jeter des positions dans le dernier tour a un goût amer.

2026 sera un quitte ou double. Miller n’aura plus droit à l’erreur. Sans podiums solides ni constance, Yamaha pourrait décider de tourner la page — surtout dans un paddock MotoGP où les talents émergents frappent déjà à la porte.

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