Pedro Acosta continue d’impressionner par son talent brut et son audace sur la KTM RC16, mais il lui manque toujours cette constance qui fait les champions. Le jeune Espagnol a connu un Grand Prix du Japon en montagnes russes, rappelant que la vitesse ne suffit pas quand la gestion des pneus et la précision sur 24 tours font la différence.
Samedi dernier à Motegi, Acosta a offert une nouvelle démonstration de son potentiel en décrochant la 3e place du Sprint, derrière l’intouchable Pecco Bagnaia. Le dimanche suivant, tout avait bien commencé : départ canon, rythme solide, un podium semblait à portée de main. Mais la deuxième moitié de course a viré au cauchemar : perte de performance, erreur de freinage au 19e tour, bac à gravier et une anonyme 17e place finale.
« J’ai dû admettre dimanche que je ne pouvais pas dépasser Pecco. Je ne m’attendais pas à une telle usure des pneus. Les données disaient pourtant que j’avais été attentif à ce paramètre », a reconnu Acosta, visiblement perplexe.
Le contraste avec Pecco Bagnaia, qui a réalisé un week-end parfait (pole, Sprint et Grand Prix), saute aux yeux. Interrogé sur les progrès des constructeurs, Acosta a livré un constat lucide :
« Ducati avait déjà une longueur d’avance. Aprilia a beaucoup progressé, et KTM aussi après la pause estivale. Mais Ducati est très régulier : peu importe le pilote, ils sont rapides. Aprilia aussi. Avec KTM, on a des hauts et des bas, on ne sait pas à quoi s’attendre d’un circuit à l’autre. »
Pedro Acosta : « nous sauvons souvent nos week-ends au dernier moment »
Ce manque de prévisibilité bride la montée en puissance du prodige espagnol, malgré des progrès notables depuis l’été.
Le championnat arrive maintenant à Mandalika, un circuit qui réussit bien à Acosta : il y avait terminé 2e l’an dernier derrière Jorge Martin. Le pilote KTM espère y relancer sa dynamique :
« Nous faisons de bonnes courses et nous sauvons souvent nos week-ends au dernier moment. Je connais les problèmes de notre moto et les points que je dois améliorer. Si Pecco est plus rapide, je n’y peux rien, mais je veux me battre avec lui. Je vais tout donner à 100 %. »
Avec un Bagnaia retrouvé et un Marc Marquez déjà champion, la bataille pour les podiums s’annonce féroce. Acosta veut prouver qu’il n’est pas seulement un rookie surdoué, mais bien un futur prétendant au titre.
Acosta a la vitesse, l’audace et la lucidité pour analyser ses failles. Mais tant que KTM n’offrira pas une machine aussi régulière que la Ducati, et tant que lui-même ne gommera pas ses erreurs, il restera un talent brillant… mais imprévisible. Mandalika pourrait être l’occasion idéale de montrer qu’il peut transformer ses éclairs en week-end MotoGP complet.