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Après nous être entretenus au sujet de ses récents tests de Motegi et des progrès de la GSX-RR, Sylvain poursuit ses explications et l’expression de ses points de vue concernant l’évolution de Suzuki en MotoGP. Il nous parle également de sa situation de pilote essayeur et de sa position au sein du dispositif du constructeur japonais.

Est-il difficile, quand on ne participe pas à un championnat, de garder le rythme pour faire des chronos en MotoGP ?

« Il est certain que ce n’est pas facile. C’est pourquoi il était important pour moi de rouler en wild card cette année : non seulement pour me faire plaisir, mais surtout pour garder le rythme. Mes objectifs de l’année comprenaient ces wild cards ainsi que les 8H de Suzuka.

« Je dois parvenir à avoir le même rythme que les pilotes officiels ont pendant la course. Les chronos qu’ils font sur un tour, lors des qualifs, sont moins importants. Ce qui est important, c’est d’être proche du rythme de course, parce que c’est comme ça qu’on peut travailler sur l’évolution de l’électronique, du traction control (ndlr : anti-patinage) et du frein moteur. C’est là où on peut identifier les principales directions de travail avec l’usure des pneus, c’est là où se jouent les résultats. Le rythme de course est ce qui est vraiment important. »

L’année dernière, tu avais effectué trois Grands Prix de manière consécutive (Le Mans, Mugello, Barcelone). Cette saison, tes trois wild cards sont plus espacées (Barcelone, Brno, Motegi). C’est mieux ?

« En fait, l’année dernière j’avais remplacé Rins alors qu’il était blessé, pour trois courses consécutives. C’étaient des remplacements plutôt que des wild cards. J’ai participé également à plusieurs séances d’essai, qui ont donné envie à Suzuki de faire ce programme de tests avec moi cette saison.

« Donc cette année les participations ont été calculées, c’est pourquoi les étaler ainsi sur l’ensemble de la saison est une meilleure idée parce que ça nous permet de tester des évolutions au fur et à mesure des courses, or réaliser ces évolutions prend du temps. On peut travailler ainsi sur différentes évolutions sur la durée de l’année. C’est la raison pour laquelle les wild cards sont programmées de cette manière. »

Tu venais auparavant avec tous tes enfants sur les Grands Prix, y compris celui d’Australie avec 23 heures d’avion aller-simple. Continues-tu ?

« Maintenant j’en ai encore plus (rire) donc ça devient de plus en plus compliqué ! Ils étaient tous là à Brno. En juillet, j’avais beaucoup de tests au Japon à Suzuka pour les 8 Heures et à Motegi pour la MotoGP, donc du coup on est resté tous un mois ensemble au Japon. Ça a été une très belle expérience pour les enfants car le Japon est un monde différent. Donc oui, ils viennent toujours mais c’est de plus en plus compliqué car les grandes ont leurs programmes scolaires. C’est moins facile, mais quand on peut on essaie de le faire. »

Aprilia quitte le Championnat du Monde Superbike, après que seuls Biaggi et toi aient apporté un titre mondial au constructeur italien. Ça te rend nostalgique ?

« La roue tourne ! Le Championnat du Monde Superbike a été le principal championnat pour Aprilia jusqu’en 2015. Donc jusqu’en 2014, l’année de mon titre, ça a été leur projet principal, puis celui-ci est devenu ensuite clairement le MotoGP.

« Ils n’étaient plus investis officiellement en mondial Superbike depuis fin 2014. C’est une page qui se tourne. Pour moi, ça a été un super moment de mon histoire personnelle en tant que pilote. »

Tu as participé dans ta carrière à 123 Grands Prix et 170 courses en mondial Superbike. Si on ajoute tes participations aux 8H de Suzuka et ta victoire aux 8H de Doha avec le SERT, tu n’es pas loin des 300 courses en Championnats du Monde. Penses-tu arriver à ce chiffre ?

« A vrai dire, je n’y ai jamais trop réfléchi, mais c’est vrai que ça fait longtemps que je suis dans le circuit des  Championnats du Monde. Il y a eu les 250 cm3 au début, puis la 500 deux-temps, ça commence à dater (rire). Je ne sais pas si c’est un bon signe de se rappeler de tout ça… Moi, je ne le vois pas passer. Je retrouve parfois dans les médias sociaux des traces de statistiques qui datent d’il y a un petit moment, et ça me fait plaisir d’avoir ainsi de temps en temps des flashbacks (ndlr : réminiscences). Mais globalement je suis plutôt concentré sur le présent, sur le futur. « La mission que j’ai avec Suzuki en MotoGP est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur, et avec laquelle je me fais énormément plaisir. Donc en résumé, les chiffres c’est bien, mais ce qui est important, c’est le présent et le futur. »

Tiens, justement, au sujet de ton futur : ton programme pour 2019 est-il désormais défini ?

« Oui, mais ce n’est pas à moi de l’annoncer. »

Photos © Suzuki, Michelin et motogp.com / Dorna

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