Le week-end toscan a laissé un goût amer à Brad Binder. Le pilote sud-africain de l’équipe d’usine KTM a conclu le Grand Prix d’Italie à la neuvième place, un résultat en demi-teinte après une chute dès le premier virage lors du Sprint du samedi.
Le Grand Prix d’Italie 2025 au Mugello a été un véritable chemin de croix pour Brad Binder et l’équipe Red Bull KTM Factory Racing. Le Sud-Africain, vétéran de 29 ans et habitué à jouer les trouble-fêtes parmi les Ducati, a vécu un week-end toscan à oublier. Entre une chute au premier virage du Sprint et une 9e place arrachée dans la douleur lors de la course principale, Binder n’a pas mâché ses mots : « bien sûr, j’ai terminé la course. Mais je ne suis pas vraiment là juste pour terminer des courses ! » a-t-il lâché, la frustration suintant de chaque syllabe.
Le samedi, Binder a été victime d’un carambolage au légendaire virage San Donato, emporté dans une réaction en chaîne dès le premier tour du Sprint, qui a aussi envoyé Johann Zarco au tapis. « J’ai échoué », a-t-il résumé, sans fard, après cette mésaventure. Le dimanche, il espérait se racheter, mais la course longue s’est transformée en un calvaire de 23 tours. « C’était une course vraiment longue. J’attendais beaucoup plus de moi. Mais je n’avais aucune adhérence ni à l’avant ni à l’arrière », a déploré Binder.
Brad Binder : « attaquer était absolument impossible »
Avec un asphalte à 51 °C, les pneus Michelin ont surchauffé, rendant la KTM RC16 capricieuse. « J’ai eu des problèmes avec le frein avant en particulier. J’ai dû freiner très doucement et contrôler l’accélérateur avec une extrême prudence pour éviter tout risque de chute. Pousser était absolument impossible. »
Binder a même perdu son duel face à son coéquipier Pedro Acosta, 8e à l’arrivée, mais les deux pilotes KTM partageaient la même galère. « En suivant Pedro, j’ai remarqué qu’il avait les mêmes problèmes que moi. Nous avons tout essayé. Différents points de freinage, de nouveaux choix de trajectoire. Rien n’y a fait. Aucun de nous n’a progressé », a confessé le vainqueur de 17 Grands Prix.
Les nouveaux composants aérodynamiques, vantés par Binder avant le week-end comme rendant la moto « un peu plus légère » et offrant « un peu plus de marge », n’ont pas suffi à compenser les lacunes de la RC16 dans les longues courbes du Mugello, où Ducati excelle à mettre la puissance au sol.
Pire, l’équipe Tech3 KTM, avec Maverick Viñales et Enea Bastianini, a sombré : les deux pilotes n’ont bouclé que 8 tours à eux deux, loin de leurs récents points. Ce fiasco collectif place KTM dans une position inconfortable, alors que Binder, 13e au championnat avec seulement 35 points, est devancé par le rookie Ai Ogura. « Cette saison est un cauchemar », pourrait-on résumer, Binder n’ayant marqué que trois points lors de ses six dernières courses.
Mais le Sud-Africain, nouveau papa et toujours sous contrat jusqu’en 2026, ne baisse pas les bras. Malgré cette crise, la pire de sa carrière MotoGP, il vise un rebond à Assen, où il avait brillé par le passé (4e en 2021). « Nous devons apprendre de ce week-end et revenir plus forts », a-t-il promis. Avec sa réputation de pilote capable de miracles – comme sa victoire sous la pluie en Autriche 2021 sur des slicks – Binder reste l’atout de KTM pour sauver l’honneur face à la domination Ducati. Reste à savoir si la RC16 suivra.
Classement de la course MotoGP Mugello
