Lors des préparatifs du Grand Prix d’Italie, deux des journalistes du site officiel MotoGP.com sont allés dans le paddock à la rencontre de Paolo Pavesio, remplaçant aujourd’hui Lin Jarvis dans le rôle de Directeur général de Yamaha Motor Racing, après 26 ans de bons services.
Qu’elles aient été préparées ou pas, les réponses de l’ancien directeur du marketing et des sports mécaniques chez Yamaha Motor Europe (YME) éclairent un tant soit peu tous les sujets d’actualité concernant la firme d’Iwata, à commencer par le transfert annoncé de Toprak Razgatlioglu en MotoGP l’an prochain.
« Pour être honnête, je suis heureux de voir l’enthousiasme que cela suscite. Je pense que c’est une bonne chose, globalement, pour le paddock, car ce pilote, beaucoup de fans voulaient le voir en MotoGP. Nous sommes heureux car il est vraiment motivé pour relever ce défi. Et nous sommes heureux d’avoir pu lui offrir cette opportunité, disons, après une première tentative. C’est aussi une bonne chose pour le Superbike, car cela prouve que le Superbike peut être une voie d’accès vers le plus haut niveau. »
Grattant là où cela fait (un peu) mal, les deux journalistes ont évoqué le test de 116 tours du pilote turc en avril 2023, qui ne s’était clairement pas bien passé aux yeux de ce dernier, après une première prise de contact pendant 40 tours l’année précédente. L’expérimenté homme en bleu élude quelque peu cette épine…
« Oui, j’ai beaucoup entendu parler de ce test. Tout d’abord, comme vous le savez peut-être, Toprak a fait deux essais avec nous avant de signer définitivement. Le premier était simplement un cadeau après son titre mondial. Le second avait pour but de mieux se comprendre mutuellement : pour nous, de voir comment Toprak se comportait sur une MotoGP, et pour lui, de se jauger. C’était une approche plus structurée, sur deux jours. Je pense sincèrement que ce n’était probablement pas le bon moment. Je ne crois pas qu’il était aussi motivé qu’il l’est aujourd’hui pour franchir le pas. Et, clairement, nous n’étions pas prêts non plus comme nous le sommes maintenant : au niveau de l’opérationnel, de la performance du package… C’était une période particulièrement compliquée pour nous, ce n’est un secret pour personne. On est toujours en chemin, comme je le dis souvent : nous n’avons encore rien accompli, mais nous sommes sur la voie du retour. Et ce moment semble être le bon pour concrétiser cette arrivée. »
Est-il envisageable de voir Toprak sur une Yamaha MotoGP avant les tests de Valence ? Peut-être…
« Je dirais que le test de Valence est l’objectif réaliste. Et je dois dire que la relation avec BMW dans le cadre de cette transition a été très professionnelle. Donc Valence, oui, c’est certain. Mais si nous avons la possibilité de le faire rouler plus tôt, et en tenant compte de ses obligations actuelles et des nôtres, alors nous essaierons de faire en sorte que cela se produise. Mais uniquement si cela reste compatible avec nos engagements respectifs. »
Quant à la question de savoir qui de Jack Miller ou Miguel Oliveira ne sera plus chez Pramac en 2026, Paolo Pavesio rappelle que les choses ne se cantonnent pas forcément au fait que le pilote portugais a un contrat 2026, à l’inverse de l’Australien…
« Dans les deux cas, nous avons affaire à des pilotes expérimentés. Bien sûr, lorsqu’un nouveau pilote arrive, il faut lui faire de la place. Ce n’est jamais une décision facile, mais cela fait partie du sport. Nous souhaitons encore prendre un peu de temps pour évaluer les deux pilotes, puis faire un choix, et probablement soumettre une proposition à l’un des deux. Oui, Miguel a un contrat avec des options. Ce que je peux dire, c’est que son avenir est en partie entre ses mains. Nous voulons lui offrir, ainsi qu’à Jack, le meilleur soutien possible. Et lorsque nous serons prêts à prendre une décision, nous le ferons sur la base d’une évaluation complète. Nous ne sommes pas pressés, mais nous savons aussi qu’une décision devra être prise avant la pause estivale, pour eux également. »
Enfin a été abordé le sujet du moteur V4, essayé récemment sur le circuit de Barcelone par les pilotes d’essais, mais qui ne sera pas aligné en course cette année avec les pilotes officiels Fabio Quartararo et Alex Rins.
« Nous prévoyons effectivement que les pilotes (officiels) testent la moto, mais pas qu’ils courent avec. Cela dépendra de la manière dont les prochaines étapes se dérouleront. Comme nous l’avons toujours dit, il s’agit d’un projet de développement parallèle à la compétition. Maintenant que la moto est sortie en piste, c’est officiel. Et comme je le dis souvent, plus la M1 progresse en termes de performance, plus la concurrence interne devient intéressante et stimulante. Mais nous voulons vraiment tirer le meilleur de la V4, pour en faire une moto du futur, tout en restant aussi compétitifs que possible chaque week-end avec le package actuel. »
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