Le week-end de Motegi restera gravé dans l’histoire récente de Ducati et dans la mémoire de Davide Tardozzi. Sur le sol japonais, la marque de Borgo Panigale a signé un doublé d’exception : Marc Marquez a décroché son neuvième titre mondial – le septième en MotoGP et le premier avec Ducati – tandis que Francesco “Pecco” Bagnaia a renoué avec la victoire après une période compliquée.
Pour Davide Tardozzi, team manager emblématique de l’écurie italienne, cette journée est tout simplement parfaite. Interrogé par Sky Sport MotoGP après le drapeau à damier, le dirigeant a exprimé une fierté sans retenue.
« C’était une journée parfaite. La victoire de Pecco est la deuxième joie après celle de Marc au Championnat du Monde. La satisfaction de le voir compétitif est une joie pour tout le monde chez Ducati. Marc a dominé ce Championnat du Monde, et pour nous, la victoire de Pecco vaut bien un Championnat du Monde. Cela nous a pris trop de temps ; Pecco a toujours dit les bons mots. Nous étions en retard, mais la confiance n’a jamais manqué de part et d’autre. »
Ces mots en disent long : pour Ducati, le retour sur la plus haute marche du podium de Bagnaia est presque aussi précieux que la couronne mondiale de Marquez. Le double champion du monde italien a traversé une saison 2025 délicate, faite d’incertitudes techniques et de performances en dents de scie face à un Marquez impérial.
Davide Tardozzi : « nous étions en retard, Pecco Bagnaia a toujours tenu le bon discours, sans perdre la confiance en nous »
Tardozzi ne cache pas que cette victoire a un goût de revanche : Ducati voulait redonner à Bagnaia la moto et la sérénité pour briller à nouveau. « Nous étions en retard », reconnaît-il, avant de saluer la patience et la détermination de son pilote : « Pecco a toujours tenu le bon discours, sans perdre la confiance en nous. »
Si Bagnaia retrouve des couleurs, c’est dans l’ombre d’un Marc Marquez irrésistible cette saison. Le champion espagnol, passé chez Ducati après son aventure Honda, a écrasé le championnat grâce à sa régularité et son intelligence de course. Motegi, terre symbolique pour Honda, a été le théâtre idéal pour son sacre mondial et son neuvième titre planétaire.
Tardozzi, qui a suivi de près cette métamorphose, mesure l’impact d’avoir Marquez dans son camp : une machine à gagner qui a poussé tout le clan Ducati à se dépasser.
Ce doublé à Motegi illustre l’équilibre que Ducati cherche à atteindre : capitaliser sur le génie tactique et l’expérience de Marquez tout en rendant à Bagnaia les moyens de redevenir un prétendant crédible au titre. Pour Tardozzi, la journée de dimanche est un message fort envoyé à la concurrence : Ducati n’est pas qu’une machine taillée pour Márquez, elle peut aussi relancer ses champions maison.
En célébrant à la fois un sacre mondial et un retour à la victoire, Ducati a frappé un grand coup. Tardozzi savoure le présent mais prépare déjà l’avenir : si Pecco retrouve la confiance et que Marc reste à ce niveau, la marque italienne pourrait aborder 2026 avec un duo redoutable.
Dans un paddock MotoGP où l’équilibre des forces change vite, Ducati rappelle que sa domination ne repose pas sur un seul homme — mais sur une structure capable de faire gagner les plus grands, qu’ils s’appellent Marquez ou Bagnaia.
