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Motegi s’annonce comme le théâtre d’un moment historique : Marc Marquez, le revenant, l’homme que certains pensaient fini, peut décrocher son neuvième titre mondial ce week-end. L’Espagnol a une première balle de match au Japon, et tout semble indiquer qu’il la transformera. Ironie du sort, son triomphe pourrait bien se produire au guidon d’une Ducati que son propre coéquipier officiel, Pecco Bagnaia, n’arrive plus à dompter.

Le calcul est simple : trois points de plus que son frère Alex, et Marquez sera couronné. La domination du #93 en 2025 est telle qu’on peine à imaginer un autre scénario. Et Ducati a fait de Motegi son terrain de jeu : huit victoires sur ce circuit, dont les trois dernières éditions. Tout est en place pour l’apothéose.

Pourtant, fidèle à sa méthode, Marc Marquez refuse de s’emballer :

« Nous sommes ici après une nouvelle belle course à Misano et un test globalement positif. Ce sera une semaine spéciale ; l’ambiance au Japon est toujours unique et j’aime beaucoup ce circuit. Nous abordons les deux courses comme nous l’avons fait jusqu’à présent, de la même manière que d’habitude. Étape par étape, nous travaillerons dès vendredi pour être compétitifs en Sprint puis en GP. » Une froideur clinique qui illustre bien la différence avec son coéquipier.

Car pendant que Marquez se rapproche d’un nouveau sacre, Bagnaia, lui, végète. Celui qui devait incarner le capitaine du projet Ducati vit une saison cauchemar, à la recherche de sensations qu’il ne retrouve pas. Troisième du général, certes, mais hors course pour le titre depuis longtemps. Le contraste est cruel : le champion en titre est désormais le second rôle de luxe dans sa propre équipe.

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Pecco Bagnaia, de champion à poids mort chez Ducati ?

Il tente de positiver, mais ses mots sonnent comme un aveu d’impuissance :

« Lors des essais de Misano, nous avons réalisé de nombreux tests et trouvé des solutions que nous allons reproduire ici pour voir si elles peuvent nous aider à gagner en confiance. Le circuit japonais est difficile, mais très beau. De plus, la météo et l’accueil des fans sont exceptionnels. Nous travaillons pour réaliser un bon week-end et nous rapprocher du groupe de tête. » Traduction : Bagnaia se bat pour limiter la casse, pas pour briller.

Jamais la Desmosedici n’a été aussi dominatrice. Jamais Ducati n’a semblé aussi intouchable. Et pourtant, l’image renvoyée par son duo officiel est paradoxale : un Marc Marquez qui survole tout, et un Bagnaia contraint de se contenter des miettes.

Le risque est clair : Motegi pourrait être le décor d’une scène presque humiliante pour l’Italien. Voir son coéquipier brandir la couronne mondiale au moment où lui cherche encore des solutions techniques serait le symbole d’une passation de pouvoir brutale, mais inévitable. Ducati a voulu l’alliance des titans en MotoGP : elle récolte aujourd’hui le triomphe de l’un… et le naufrage de l’autre.

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