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Yamaha

Motegi sera-t-il une fête ou une mascarade pour Yamaha ? À la veille de son Grand Prix national, l’usine d’Iwata se présente dans une situation schizophrène : célébrer ses fans et ses ingénieurs avec une M1 dont l’avenir est scellé, tout en préparant déjà le V4 de 2026. Autrement dit : courir pour l’honneur avec une machine « obsolète », sans véritable enjeu technique.

La contradiction saute aux yeux. Officiellement, Yamaha veut « donner un beau spectacle », comme l’explique Massimo Meregalli :

« Le GP du Japon est toujours une manche spéciale pour Yamaha. C’est la course à domicile de notre constructeur, et cela signifie beaucoup pour l’équipe de concourir devant nos collègues de l’usine et les nombreux fans passionnés qui nous apportent toujours leur soutien total. »

Mais en coulisses, tout le monde sait que le quatre cylindres en ligne va disparaître au terme de la saison. Pire : chaque kilomètre parcouru d’ici Valence ne sert à rien pour le futur V4. Alors, à quoi bon ? Yamaha court désormais pour l’image, pas pour le développement.

Dans ce contexte, Fabio Quartararo se retrouve en porte-drapeau d’un projet déjà enterré. Et il le sait. Pourtant, le Français refuse d’abdiquer :

« Les courses au Japon sont toujours quelque chose d’unique : les fans là-bas montrent leur soutien avec des masques, des bannières, des vêtements et des chaussures sur mesure – cela donne au paddock une atmosphère particulière. »

Fabio Quartararo

Japon : une course pour l’image, pas pour le futur du projet Yamaha

Mais derrière l’enthousiasme, on devine l’amertume d’un champion condamné à « se donner à 100 % » avec une moto qui ne l’emmènera nulle part. Il le dit lui-même :

« Notre équipe ressent une motivation supplémentaire à Motegi, nous allons donc nous donner à 100 %, comme toujours. J’espère qu’on pourra passer un bon vendredi tout de suite. Je suis prêt à donner le maximum. »

Un maximum… pour quoi ? Pour sauver la face devant les ingénieurs d’Iwata et un public acquis à la cause.

Alex Rins, lui aussi, joue la carte de la fierté nationale : « le Grand Prix du Japon est très important pour nous. Cette manche est la course à domicile de Yamaha, nous savons donc que tous les ingénieurs et le staff seront attentifs à nos performances. »

Et d’ajouter : « les supporters japonais sont incroyables et leur soutien nous motive encore plus. J’ai hâte de commencer le week-end. »

Motivé, oui, mais pour quels résultats concrets ? Là encore, Yamaha est dans l’absurde : demander à ses pilotes de briller avec une moto qu’elle s’apprête à reléguer au musée.

À Motegi, Yamaha n’écrit pas l’avenir, elle se met en scène. Le V4 a déjà tourné à Misano avec Augusto Fernandez, il devrait revenir en Malaisie fin octobre. Les vrais regards techniques sont donc tournés ailleurs.

Ce week-end, Yamaha se contentera de jouer sur la corde sensible : l’émotion, le soutien populaire, l’image d’une marque qui « se bat toujours ». Mais la vérité est brutale : la M1 est déjà condamnée en MotoGP, et ses résultats en 2025 ne comptent plus. Motegi, dans ce contexte, ressemble davantage à une cérémonie d’adieu qu’à une bataille sportive.

Alex Rins

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