Sur le papier, une douzième place n’a rien d’un exploit retentissant. Pourtant, au Grand Prix d’Assen, Johann Zarco a trouvé dans ce résultat un motif d’espoir – et, surtout, un précieux regain moral après des semaines difficiles.
« C’est une certaine satisfaction d’avoir marqué quatre points. Cela met fin à la période de disette en Aragon et au Mugello. » La phrase résume tout. Ces quatre petits points, arrachés au prix d’une course où il a surtout su éviter les pièges, offrent un maigre mais réel soulagement au pilote Honda.
Car Zarco reste lucide : il sait que s’il a un temps pointé huitième après une série de chutes devant lui, il ne possédait pas la vitesse pour y rester. « Nous n’avions pas le rythme nécessaire. Samedi, au Sprint, j’ai pu me battre, mais j’étais à la limite de la moto. Au Grand Prix, il a fallu gérer la course autrement. »
Son plus gros regret ? Ne pas avoir pu accrocher le sillage de Fabio Di Giannantonio lorsque l’opportunité s’est présentée : « quand plusieurs pilotes ont chuté, j’étais derrière Diggia, en huitième position. J’aurais dû le suivre, mais c’était impossible. »
Si Zarco conserve sa lucidité, il ne cache pas sa frustration face à une Honda RC213V toujours aussi imprévisible. Trouver de petites améliorations un jour, pour les perdre dès le lendemain : voilà le quotidien du Français, qui voit se dessiner des parallèles inquiétants avec la saison 2024.
Johann Zarco : « à chaque fois que nous trouvons quelque chose de positif, nous reculons le lendemain »
« À chaque fois que nous trouvons quelque chose de positif, nous reculons le lendemain. Nous atteignons peut-être une limite. Je ne comprends pas pourquoi nous n’y parvenons pas » dit-il sur Speedweek.
L’histoire se répète, jusque dans les choix stratégiques. Au moment crucial, Honda a parié sur le pneu arrière tendre, là où quasiment tout le peloton optait pour le médium :
« L’analyse de Honda disait que nous avions plus de chances avec le tendre. Mon problème, ce n’était pas d’être le seul à l’utiliser. Mais je n’arrivais pas à piloter la moto comme il faut. Et c’est un souci qu’on avait déjà connu l’an dernier. »
Malgré tout, Zarco refuse de céder à la morosité. Son regard se tourne vers les chiffres, seul terrain un peu plus solide sur lequel s’appuyer :
« C’est difficile d’avoir l’impression d’avoir reculé. Mais si l’on regarde l’écart avec le vainqueur, il n’est pas énorme. L’an dernier, nous étions à 32 secondes du premier. Aujourd’hui, nous étions à 24 secondes. Il ne faut donc pas tout voir d’un mauvais œil. »
C’est mince, mais c’est déjà ça. Dans l’adversité, Johann Zarco fait preuve d’une qualité rare : la persévérance, cette force tranquille qui, un jour peut-être, lui permettra de rebondir pour de bon.
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