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Après des années d’hégémonie, Honda tente de revenir au sommet du MotoGP, englué depuis 2020 dans une descente aussi brutale qu’inattendue. Le constructeur japonais, qui avait tout raflé avec Marc Marquez dans les années 2010 (six titres en sept saisons), a perdu pied après la lourde blessure du champion espagnol à Jerez. Depuis, la RC213V est devenue l’une des machines les plus difficiles à dompter du plateau. Et puis Johann Zarco est arrivé … 

En cette saison 2025, Honda bénéficie du système de concessions, et s’en sert pour accélérer le développement de sa moto. Pourtant, malgré les tests supplémentaires et la liberté retrouvée en matière de moteur, les résultats restent contrastés. Joan Mir et Johann Zarco dominent un classement peu enviable : celui du plus grand nombre de chutes.

Mais au milieu du marasme, un homme tire Honda vers le haut : Johann Zarco. À 34 ans, le Français est, selon l’expert Peter Bom, « un don de Dieu pour Honda ». Dans son podcast Oxley Bom, il n’hésite pas à affirmer : « si vous enlevez Zarco de l’équation, Honda aurait 20 ans de retard. Une moto inutilisable. »

Arrivé chez LCR Honda avec prudence, Zarco s’est imposé comme le véritable leader technique du projet. Il est, à ce jour, le seul pilote Honda à avoir qualifié sa moto en première ligne et à avoir défié les Ducati en course. Sa victoire au Grand Prix de France au Mans – la deuxième de sa carrière en MotoGP – et sa deuxième place à Silverstone témoignent de son potentiel, même au guidon d’une machine capricieuse.

À l’inverse, les pilotes d’usine Honda peinent à briller. Joan Mir peine à retrouver son niveau de champion du monde, et Luca Marini montre de timides progrès. Quant à Somkiat Chantra, coéquipier de Zarco chez LCR, il est à ce point en retrait que ses données ne sont même plus prises en compte dans le développement.

Takumi Takahashi et Johann Zarco ont réitéré leur victoire à Suzuka

« Johann Zarco n’est pas un extraterrestre, mais en ce moment, il est exactement ce dont Honda a besoin »

Pour de nombreux observateurs, la place de Zarco ne devrait plus être en satellite. Le Français souhaite intégrer l’équipe officielle, et ses performances plaident clairement en ce sens. Mais Honda aurait déjà verrouillé ses deux guidons d’usine pour 2026 : Marini serait prolongé, et Mir est encore sous contrat pour un an. Cependant, des rumeurs de laissent entrevoir une possible réorganisation.

Le moment est donc crucial pour Honda. Doit-elle sacrifier un champion du monde qui peine à retrouver son niveau, ou négliger celui qui porte aujourd’hui tout le projet sur ses épaules ? Peter Bom résume parfaitement la situation :

« Zarco n’est pas un extraterrestre, mais en ce moment, il est exactement ce dont Honda a besoin. Il a quitté KTM car la moto ne lui convenait pas. Il a rejoint Honda alors que tout le monde le mettait en garde… et aujourd’hui, c’est lui qui montre la voie, avec un esprit extrêmement positif. »

Donner un guidon officiel à Zarco en 2026 ne serait pas un simple geste de reconnaissance : ce serait une décision stratégique. Son expérience, sa compréhension fine du développement et sa capacité à rester motivé dans l’adversité font de lui un pilote indispensable au redressement de Honda. Encore faut-il que le constructeur japonais en prenne pleinement conscience… avant qu’il ne soit trop tard.

Johann Zarco

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