Johann Zarco, au sommet de sa carrière avec LCR Honda en 2025, vit une saison éclatante, marquée par une victoire au Mans et un podium à Silverstone. Meilleur pilote HRC, devant Joan Mir et Luca Marini, le Français excelle sur une RC213V imparfaite. Dans une interview, Zarco révèle une facette clé de son succès : son humilité et son observation minutieuse des jeunes pilotes, notamment Pedro Acosta, pour affiner son pilotage.
À 34 ans, Johann Zarco n’a jamais semblé aussi affûté. Vainqueur au Mans, deuxième à Silverstone, meilleur représentant du clan Honda dans une saison difficile : le Français rayonne. Mais au lieu de se reposer sur son expérience, il continue d’apprendre. Et pas auprès de ses expérimentés pairs… mais des plus jeunes.
Lors d’un échange captivant avec Manuel Pecino sur la chaîne PecinoGP, Zarco a expliqué sa méthode pour rester compétitif : observer les rookies, ceux qui débarquent avec une nouvelle énergie, un style rafraîchissant, et souvent, un instinct que même l’expérience ne remplace pas.
« Quand tu n’as plus de performance, que tu butes encore et encore, tu dois changer quelque chose. Alors tu t’ouvres à d’autres styles, tu cherches à comprendre. Moi, je regarde les meilleurs… mais surtout les nouveaux », explique-t-il avec franchise.
Un nom revient immédiatement : Pedro Acosta. « C’est un excellent exemple. Il a un style naturel, une capacité à s’adapter immédiatement. Je me demande d’où ça vient. Il n’a pas le même parcours que moi, il vient d’une autre école. Mais ça marche. J’essaye de comprendre pourquoi. » Zarco, toujours aussi analytique, étudie même la trajectoire complète du prodige de Mazarrón : « je le suis depuis qu’il est gosse. Chaque catégorie, chaque pas. »
Johann Zarco : « il y a des pilotes qui font mieux certaines choses. Alors j’essaie de les comprendre »
Mais Acosta n’est pas le seul. Zarco garde aussi un œil sur Fermin Aldeguer et Ai Ogura. « Aldeguer, lui aussi, vient de cette nouvelle école. Il a cette capacité à freiner tard, à prendre des risques, mais avec un contrôle impressionnant. Et Ogura, lui, a un style complètement différent, plus fluide, mais ça fonctionne aussi. Et puis, piloter une Aprilia aujourd’hui, c’est loin d’être facile. »
Ce regard tourné vers la jeunesse, Zarco l’assume pleinement. Pas comme un aveu de faiblesse, mais comme une preuve d’intelligence. « J’aime prendre du recul. Me dire que j’ai de l’expérience, oui, mais aussi qu’il y a des pilotes qui font mieux certaines choses. Alors j’essaie de les comprendre. »
Une démarche rare dans un univers souvent régi par l’ego. Zarco prouve qu’être un vétéran, ce n’est pas rester figé dans ses certitudes, mais savoir se réinventer. Et s’il continue à gagner en 2025, c’est peut-être aussi parce qu’il reste avant tout… un élève curieux.