C’est désormais officiel : Jorge Lorenzo fera équipe avec Maverick Viñales en 2026, dans un rôle stratégique qui mêlera expertise technique, accompagnement mental et travail méthodique dans le box. À cette occasion, le quintuple champion du monde s’est longuement livré sur sa vision du MotoGP moderne — et surtout sur le pilote qui, selon lui, incarne mieux que quiconque la mentalité du champion : Pedro Acosta.
D’entrée, Lorenzo donne le ton : pour gagner, il faut une mentalité rare. Et il ne voit que quelques pilotes en MotoGP capables de l’incarner. « je suis comme Cristiano Ronaldo, je pense toujours à la performance et c’est pour ça que j’aime Pedro Acosta. Il est de la vieille école, 80 % des pilotes MotoGP pensent à trop de choses, les copines, les chiens, les fêtes… »
La comparaison avec Ronaldo est volontaire. Pour Lorenzo, le triple Ballon d’Or du travail et de la discipline dans le football est le miroir de ce qu’il attend d’un champion en moto : obsession, rigueur, sacrifice. Et Acosta, selon lui, coche toutes les cases.
Lorenzo détaille sans détour ce qui distingue Acosta des autres jeunes talents du paddock :
« Pedro est un peu comme Ronaldo ; il s’entraîne énormément, de 6 h du matin à 20 h. C’est une bête de compétition. Marquez l’est aussi. Pedro me fait beaucoup penser à Verstappen, car ce sont deux compétiteurs nés, toujours en quête de compétition. »
Le Majorquin insiste sur l’éclectisme du jeune pilote KTM : « il pratique le motocross, le scooter, le supermoto, le trial, et il veut toujours gagner, gagner, gagner. »
Pour Lorenzo, la pluralité des disciplines et l’énergie qu’Acosta met dans chacune d’elles traduisent une mentalité exceptionnelle, celle qui distingue les vrais prédateurs du sport.
Jorge Lorenzo n’épargne pas les comparaisons. Et lorsqu’il évoque Fermin Aldeguer, le jugement devient plus nuancé :
« Aldeguer est très fort, il peut devenir champion du monde, mais à mon avis, il n’a pas encore l’étoffe d’un compétiteur acharné. Son obsession n’est pas aussi forte. »

Jorge Lorenzo : « j’aime bien Pedro Acosta parce qu’il ne cherche pas à se faire des amis »
Puis il oppose directement cette attitude à celle d’Acosta :
« Acosta, lui, se lève le matin avec pour seule motivation de devenir champion, et il le deviendra. Quand on est obsédé par la victoire et que gagner est la seule voie possible, on finit par y arriver. Ayrton Senna était pareil. »
Pour Lorenzo, la clé n’est pas le talent brut — mais la force intérieure qui guide chaque décision d’un pilote.
Le Majorquin ne cache pas sa vision du paddock actuel, où l’esprit familial aurait, selon lui, remplacé la férocité des grandes rivalités du passé :
« Maintenant, les pilotes sont tous amis, tous complices, tous unanimes : « T’es vraiment bon, t’es le meilleur ». Je pense que ce sport a besoin de rivalité, sinon… tout le monde est ami, enfin bref. »
Puis il précise ce qu’il apprécie chez les pilotes modernes encore guidés par cette dureté compétitive :
« J’aime bien Pedro Acosta parce qu’il ne cherche pas à se faire des amis. Marc aussi, si vous voulez. Mais le plus extrême, c’est Acosta. »
Selon lui, le MotoGP actuel manque de ces tensions sportives qui ont autrefois forgé les plus grandes pages de son histoire.
Alors que Viñales cherche à reconfigurer sa carrière, Lorenzo entend lui transmettre ce qui fait, selon lui, le véritable ADN d’un champion. Leur collaboration, officialisée pour 2026, devra non seulement améliorer l’aspect technique, mais aussi affiner l’état d’esprit nécessaire pour survivre dans un MotoGP devenu impitoyable.
Une philosophie basée sur le travail, la rivalité assumée et l’obsession de la victoire — une obsession que, pour Lorenzo, Acosta représente mieux que n’importe qui.





























