Dans le sanctuaire de son podcast « Dura la Vita », Jorge Lorenzo a sorti ses griffes. L’ancien champion du monde a disséqué sans filtre l’état du MotoGP après le GP d’Autriche, livrant une analyse percutante sur Marquez, la psychologie de Bagnaia, et la révolution technologique en cours.
Lorenzo a tiré le premier coup en retraçant la métamorphose de Ducati. « En 2016, Ducati avait un avantage de puissance incroyable… mais aujourd’hui, sa vitesse de pointe pourrait aussi bien être celle d’une KTM ou d’une Aprilia », assène-t-il. Le véritable exploit ? « Ducati peut désormais vous battre sur les circuits où elle a le plus souffert, comme Assen ou le Sachsenring. C’est une moto beaucoup plus complète. » Un constat qui explique sa domination sans partage.
Sur la course, le « Por Fuera » a identifié le seul homme capable de défier Marquez : Fermin Aldeguer. « Avec son style de pilotage, Aldeguer était le seul à pouvoir rivaliser… Il est grand et sa moto est très raide. Maintenant que vous y pensez, il me rappelle beaucoup Iannone. » Un compliment à double tranchant, qui souligne son talent brut mais aussi une agressivité caractéristique.
Quant à Marquez, son génie réside dans la gestion de course : « de la mi-course à la fin, Marc est supérieur, lorsque les pneus s’usent. » Une arme fatale qui a fait la différence.
Jorge Lorenzo voit chez Bagnaia une crise psychologique sous l’ombre de Marc Marquez
Le diagnostic de Lorenzo sur le double champion du monde est sans appel et brutal. Il peint le portrait d’un Bagnaia psychologiquement fragilisé par l’ombre de son nouveau coéquipier. « Pecco serait plus à l’aise et motivé en tant que numéro 1 chez Aprilia, Honda ou Yamaha qu’il ne l’est actuellement, en difficulté et dans l’ombre de Marquez. » Une analyse qui pointe du doigt le choc des egos au sein de Ducati.
Jorge Lorenzo alerte aussi sur la course à la technologie en MotoGP, bientôt freinée par le règlement 2027. « La limite actuelle est d’être trop agressif dès le départ… » prévient-il, expliquant que sans limite réglementaire, la recherche de performance irait toujours plus loin.
Il adresse également un avertissement à Jorge Martin, dont les erreurs le préoccupent : « combien de fois a-t-il fait des erreurs de trajectoire ce week-end en Autriche ? Bezzecchi, en revanche, n’en a pas fait beaucoup. Martin ne vise rien d’important, il se porte bien mais avec ces motos rapides et puissantes, une chute peut être fatale. »
Enfin, Lorenzo offre une clé de lecture essentielle pour la bataille des constructeurs. « La KTM est tout le contraire de la Ducati », révèle-t-il. Cette opposition fondamentale se lit dans le style des pilotes : le naturel de Bastianini sur la Ducati contre l’adaptation forcée d’Acosta sur la KTM. « Je pense que Bastianini sera dangereux pour Pedro Acosta en deuxième partie de saison. » Nous verrons ça dès ce week-end sur la Balaton Park en Hongrie.