Champion du monde en titre, Jorge Martin s’est retrouvé au cœur d’une vive controverse ces dernières semaines. L’Espagnol, engagé avec Aprilia jusqu’à fin 2026, a tenté d’activer une clause de performance pour rompre son contrat dès la fin de 2025, suscitant une réaction en chaîne inattendue : bras de fer juridique, tensions médiatiques… et une vague de critiques du public.
En mai, alors qu’il était encore convalescent à la suite de plusieurs blessures, Martin s’est présenté au Grand Prix de France non pas pour piloter, mais pour annoncer à Aprilia son intention de quitter l’équipe à l’issue de la saison 2025. Il souhaitait faire valoir une clause contractuelle censée lui permettre cette liberté. Ce geste, inattendu et mal perçu par certains, a immédiatement tendu ses relations avec l’usine italienne.
Aprilia, de son côté, a campé sur ses positions, affirmant que le contrat restait valable jusqu’en 2026. Le conflit s’est envenimé, notamment lors du Grand Prix des Pays-Bas, où le manager de Martin, Albert Valera, a déclaré publiquement que son pilote était « libre de tout engagement » pour 2026. Une déclaration qui a provoqué une menace de poursuite judiciaire de la part d’Aprilia.
Face à cela, le camp Martin aurait tenté de forcer une résolution rapide du différend, mais Aprilia a choisi de gagner du temps, probablement pour préserver ses intérêts stratégiques.
Jorge Martin : une rupture avec les fans ?
Ce bras de fer contractuel a coûté cher à Jorge Martin en image. De nombreux supporters, déjà frustrés de le voir peu présent sur la piste cette saison à cause de blessures, ont critiqué sa tentative de quitter une équipe qui l’avait soutenu, malgré le peu de roulage effectué avec la RS-GP en 2025.
Conscient de cette réaction négative, Martin a tenté de clarifier sa position lors du Grand Prix de République tchèque, marquant son retour à la compétition : « les fans sont essentiels, ils sont le moteur de ce sport. Je comprends leur point de vue, mais j’ai agi selon ce que je pensais être le mieux pour ma vie et mon avenir. »
Il ajoute : « j’espère que certains comprendront et reviendront à mes côtés. Mais je me concentre sur mon entourage proche, ma famille, pour rester fort. Les critiques ne m’atteignent pas vraiment. »
Malgré les tensions, un porte-parole d’Aprilia a exprimé publiquement son malaise face aux attaques que Martin a subies sur les réseaux sociaux, estimant que le climat était devenu injustement hostile envers le pilote.
De retour en piste à Brno, Martin a livré une course solide, remontant de la 12e à la 7e place. Et malgré les remous extra-sportifs, il a tenu à saluer son équipe : « je me sens chez moi avec Aprilia. »
Jorge Martin reste engagé avec Aprilia jusqu’à fin 2026, mais la fracture est là. Entre les blessures, les doutes contractuels et la pression médiatique, le champion du monde MotoGP traverse peut-être l’épisode le plus délicat de sa carrière. Reste à voir s’il saura rebondir sur la piste pour reconquérir le cœur des fans.
