C’est un Jorge Martin transformé mais encore fragile qui fait son grand retour en MotoGP ce week-end à Brno. Quatre mois d’absence, trois blessures majeures, onze côtes fracturées et un poumon perforé plus tard, le pilote Aprilia remonte enfin en selle. Mais derrière la bravoure physique, c’est une autre bataille qui se joue : celle de sa légitimité au sein d’une équipe qu’il a failli quitter.
Le point de bascule ? Son manager, Albert Valera. En tentant d’activer une clause libératoire dans le contrat liant Martin à Aprilia pour 2026, Valera a jeté un pavé dans la mare. Le message était clair : le clan Martin doutait du projet Aprilia — ou de sa place dans celui-ci. À Assen, l’affaire semblait entendue : Jorge serait libre en 2026. Mais coup de théâtre à Brno, où le pilote de 27 ans annonce finalement qu’il honorera son contrat. Valera a-t-il surjoué la pression ? Ou bien Martin a-t-il réalisé, sur son lit d’hôpital, que la fuite n’était pas la solution ?
Jorge Martin : « j’ai failli pleurer »
« J’ai failli pleurer », confie-t-il en quittant sous les applaudissements la scène de la conférence de presse. Plus qu’un retour sportif, Brno marque une forme de confession publique. Car si Martin refuse de s’excuser pour ses manœuvres contractuelles, il sait qu’il a fracturé autre chose que des côtes : la confiance. Celle de l’équipe, peut-être. Celle des fans, sûrement.
Valera a joué une carte risquée, misant sur la valeur de son pilote sur le marché. Mais le timing, en pleine convalescence, a rendu la tentative amère. Heureusement pour Aprilia, Martin semble avoir compris la leçon. Et Marc Marquez, dans un message privé, l’avait averti : « ne prends jamais de décision quand tu es blessé ».
Le retour du numéro 1 sur la grille MotoGP fait trembler jusqu’à Fabio Quartararo, qui plaisante : « ce n’est pas une bonne nouvelle. » Bezzecchi, lui, reconnaît que Martin va vite retrouver sa pointe de vitesse. Mais aujourd’hui, Jorge Martin ne joue plus seulement contre les chronos. Il doit aussi reconquérir son propre camp.