C’est désormais officiel dans les coulisses du paddock : Toprak Razgatlioglu fera ses débuts en MotoGP à partir de 2026. Le feuilleton touche à sa fin, et c’est Yamaha qui rafle la mise, dans ce qui s’annonce comme l’un des transferts les plus marquants de la décennie. Le double champion du monde de Superbike rejoindra Pramac Racing, devenu satellite de la marque d’Iwata, avec un contrat qui promet de secouer l’équilibre actuel de la grille MotoGP.
Son manager, Kenan Sofuoglu, a levé le voile dans une déclaration au site Motoetkinlik.com : « nous avons discuté avec cinq usines MotoGP et Superbike. Nous avons signé un contrat qui satisfera tout le monde. » L’annonce officielle est attendue pour le Grand Prix d’Italie au Mugello, du 20 au 22 juin.
Toprak pilotera une Yamaha M1 avec le même niveau d’équipement que Fabio Quartararo et Alex Rins, en remplacement de Miguel Oliveira ou Jack Miller. Il conservera également le soutien de son sponsor personnel Red Bull. À 28 ans, et avec un palmarès impressionnant — 63 victoires, 153 podiums en 237 courses —, il arrive avec une légitimité indiscutable. En 2024, il a marqué l’histoire en offrant à BMW son tout premier titre mondial en Superbike, après une série de 13 victoires consécutives.
Ce transfert représente bien plus qu’une arrivée spectaculaire. C’est un pari stratégique pour Yamaha, qui connaît une embellie technique depuis fin 2024. Quartararo enchaîne les poles, et l’intégration de Toprak, expérimenté avec les pneus Pirelli (qui deviendront la norme en MotoGP en 2027), tombe à pic pour aborder l’ère des moteurs 850cc et des restrictions aérodynamiques à venir.
Davide Tardozzi : « il y a quelqu’un qu’on appelle le chronomètre. Il vous dira si Toprak Razgatlioglu est vieux ou non »
Chez Ducati, même Davide Tardozzi reconnaît l’impact potentiel du pilote turc : « je suis un fan de Toprak, il le sait aussi. Il pourrait se battre pour le top six du championnat. Mais je ne pense pas qu’il puisse arriver en MotoGP et gagner immédiatement. Toprak est un showman, mais ici, les meilleurs pilotes sont les meilleurs. »
Et sur la question de l’âge, Tardozzi ne botte pas en touche : « il y a quelqu’un qu’on appelle le chronomètre. Il vous dira s’il est vieux ou non. Je pense que Toprak est dans la bonne condition physique et mentale ; il lui reste encore quelques années pour concourir en MotoGP. »
La table est mise. Reste à voir si Toprak, ce funambule du freinage et du spectacle, parviendra à dompter une grille MotoGP plus compétitive que jamais. Une chose est sûre : le paddock attend son arrivée de pied ferme.