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KTM

Pedro Acosta n’est plus seulement l’avenir du MotoGP : il en est déjà le centre de gravité. À 21 ans, le Murcien attire les regards, les convoitises et désormais… les inquiétudes. Car KTM sait que son joyau n’attendra pas éternellement.

Dans les ateliers de Mattighofen, la fébrilité est palpable. Tout est réuni pour un bras de fer technico-politique : une saison 2025 frustrante pour Acosta, un projet RC16 qui patine, une pression croissante dans le box, et des rumeurs de négociations de vente de l’équipe à CFMoto qui sèment le doute sur l’avenir de KTM en MotoGP.

Au cœur de cette tempête : l’aérodynamisme. C’est là que KTM a décidé de tout miser pour inverser la tendance.

Et pour cause, Pedro Acosta, en bouclant son exercice 2025 à Valence a déclaré : « à Sepang, je veux une moto une demi-seconde plus rapide ». Un coup de tonnerre.  Le message est clair, brutal, et dirigé droit vers le siège de Pierer Mobility. Ce n’est pas une demande. C’est une condition.

Acosta estime que 2025 est une année perdue dans sa trajectoire, une saison au cours de laquelle il n’a pas pu transformer ses opportunités en victoires. Pas de déclic, pas de progression significative, pas de sensation de devenir champion du monde à court terme.

Le danger pour KTM est évident : Acosta a le marché à ses pieds. Les grandes écuries – Ducati, Aprilia, Honda, peut-être même Yamaha si le V4 se révèle performant – lui dérouleront le tapis rouge. 2026 pourrait donc être sa dernière année chez KTM si rien ne change radicalement.

Le marché pilote de 2027 s’annonce comme un séisme. Fabio Quartararo, libre s’il juge la Yamaha V4 insuffisante, et Pedro Acosta, désormais l’homme le plus convoité du paddock, seront les deux clés de voûte d’un MotoGP en mutation.

Et KTM est en position de faiblesse. Pourquoi ? Parce que l’incertitude institutionnelle ronge le constructeur…

L’entrée potentielle de CFMoto dans la catégorie reine, via un rachat de l’équipe, jette une ombre sur la stabilité du projet. Même si cela n’affectera pas la piste en 2026, Acosta observe… et doute.

Enea Bastianini, Tech3 KTM, essai de Valence 2025

KTM sort l’artillerie lourde : l’aile Red Bull Racing. KTM ne copie plus. KTM invente

À Valence, KTM a ouvert son jeu. Deux carénages testés par Acosta et Binder, dont une version radicale non peinte, sortie directement de l’imagination du département aérodynamique de Red Bull Racing.

Les experts n’ont pas hésité à constater un changement de doctrine, et pas une simple update.

KTM a changé la partie supérieure, avec une fente verticale transformée en large canal pour accélérer les flux. La partie inférieure a été totalement redessinée, avec un porte-à-faux immense pour maximiser l’appui. Des déflecteurs en carbone couvrant partiellement la roue avant sont là comme un aileron arrière entièrement nouveau, prolongé du bras oscillant. La possibilité d’un diffuseur caché, jamais vu jusque-là en MotoGP, est évoquée. Enfin, l’arrière a été repensé pour optimiser la stabilité en sortie de courbe.

Ce qui frappe les ingénieurs du paddock, ce n’est pas l’inspiration chez Ducati ou Aprilia, c’est précisément l’absence d’imitation. KTM ne copie plus. KTM invente.

Pour KTM, tout converge vers un objectif : convaincre Acosta que la RC16 peut devenir une moto gagnante dès 2026. Car l’Espagnol ne veut plus perdre de temps. Il l’a répété plusieurs fois : il veut gagner. Il veut jouer le titre. Il ne restera pas si la marque stagne. Et KTM le sait parfaitement.

Le MotoGP 2027 sera une bataille politico-technique sans précédent : nouvelles motos, pneus Pirelli, aérodynamisme restreint, moteurs revus.

Acosta pourrait choisir Ducati, Aprilia, Honda ou Yamaha. Il pourrait même suivre une stratégie à la Marquez, en misant sur un constructeur en reconstruction.

L’usine KTM, elle, joue plus qu’un pilote, mais aussi sa crédibilité, sa présence en MotoGP, et la valeur de son équipe en cas de rachat par CFMoto.

Reste une question qui obsède tout le paddock : tout cela suffira-t-il à retenir Pedro Acosta ? Personne n’a la réponse. Pas même KTM.

Ce qui est certain, c’est que le temps presse. Et que Sepang 2026 sera un jugement sans appel. Le futur plateau du MotoGP pourrait bien s’y décider.

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