Le début de saison 2025 a failli virer au cauchemar pour KTM. Problèmes financiers, résultats décevants, rumeurs de départ autour de Pedro Acosta et Enea Bastianini… l’ambiance n’était pas à la fête. Mais en l’espace d’un été, le constructeur autrichien a complètement inversé la tendance. Aujourd’hui, KTM retrouve le sommet du MotoGP – et derrière ce redressement, un nom revient sans cesse : Dani Pedrosa.
La première éclaircie est venue de Brno. KTM y a enfin posé des bases solides. « Nous avons posé de bonnes bases à Brno, ce qui nous a permis de passer un été agréable et de progresser », explique **Pit Beirer**, directeur de KTM Motorsport.
Le déclic s’est confirmé à Spielberg, où les nouvelles solutions aérodynamiques ont fait l’unanimité. Résultat immédiat : Pedro Acosta sur le podium du sprint, le moral en hausse, et surtout, la preuve que KTM avait repris la bonne direction technique.
Pour Beirer, un acteur clé mérite d’être cité : Dani Pedrosa. L’ancien pilote Honda, triple vice-champion du monde MotoGP, devenu pilote d’essai et conseiller KTM, a joué un rôle déterminant.
« Il m’a donné des conseils très clairs lorsque nous étions au plus bas. Il a été un partenaire précieux pour me remettre sur les rails », avoue Beirer. Et son message était limpide : ne pas céder à la panique.
« Le conseil de Dani Pedrosa était de ne pas commettre l’erreur typique de KTM, qui consiste à tout plaquer lorsque les choses ne se déroulaient pas comme prévu »
« Son conseil était de ne pas commettre l’erreur typique de KTM, qui consiste à tout plaquer lorsque les choses ne se déroulaient pas comme prévu. Nous réagissions souvent trop vite et trop brutalement. Cette fois, nous avons compris qu’il nous fallait un plan clair, une base solide pour nos quatre pilotes, et suffisamment de pièces pour tout le monde », explique sur motorsport-magazin Beirer.
Pedrosa a rappelé que multiplier les mises à jour improvisées ne faisait que semer le chaos. Il a imposé une discipline nouvelle : planification, cohérence, patience.
La leçon a porté ses fruits. « Je crois que notre équipe est meilleure que jamais. La communication entre l’usine et le circuit est désormais beaucoup plus fluide et contrôlée. Ce sentiment imprègne progressivement nos pilotes. C’est le plus important : sans pilotes confiants, on n’obtient pas de bons résultats », affirme Beirer.
Mais Pedrosa reste vigilant et continue de jouer le rôle de garde-fou. « Dani nous avertit : nous ne pouvons pas retrouver le droit chemin lentement et progressivement, pour ensuite dérailler et finir sur une note négative », souligne le directeur.
En clair : KTM doit son retour au sommet autant à l’aérodynamique qu’à la patte de Dani Pedrosa, ce stratège discret qui, loin des projecteurs, a évité à l’usine autrichienne de sombrer dans ses vieux travers.