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Après avoir brillé cet été sur les circuits européens, KTM a pris une gifle monumentale à Motegi. Le jeune prodige Pedro Acosta, qui rêvait de jouer aux avant-postes, a dû se contenter d’une anonyme 17è place au terme d’un Grand Prix cauchemardesque. « C’était un choc pour tout le monde », a-t-il résumé, sonné par une course où ni lui ni la RC16 n’ont trouvé la clé.

Qualifié sur un bon rythme et auteur d’un sprint solide la veille, Acosta s’attendait à un dimanche difficile avec la gestion des pneus, mais pas à ce point :

« Je savais que ce serait dur avec les pneus, mais pas autant ! J’ai essayé de prendre la tête dans les virages 3 et 5, mais je n’ai pas pu. Puis j’ai vu le rythme et je me suis dit : ‘OK, fais ta course et ménage les pneus’. Je n’attaquais pas, ce qui est difficile pour moi ! »

La stratégie prudente n’a pas payé. Le rythme a commencé à s’effondrer avant la mi-course et Acosta a vu passer Marc Marquez, Joan Mir, Marco Bezzecchi et Franco Morbidelli sans pouvoir réagir. Le pire est survenu au 19è tour : un problème de freinage l’a envoyé tout droit dans le gravier du premier virage, reléguant le prodige espagnol en queue de peloton.

« Je ne sais pas si les plaquettes se sont ouvertes ou autre chose. J’ai pris trop large, ensuite la course s’est déroulée normalement… mais impossible de remonter », a-t-il expliqué, visiblement frustré.

Le fiasco n’a pas touché qu’Acosta. Enea Bastianini termine meilleur pilote KTM… à une modeste 11è place, devant Brad Binder (12ᵉ) et Maverick Viñales (16ᵉ). Un résultat incompréhensible pour une marque qui s’était montrée compétitive sur les précédentes manches européennes.

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KTM s’effondre collectivement, Aki Ajo sonne l’alarme avant Mandalika

« C’est un monde étrange », a lâché Bastianini, fataliste. « Parfois, sur certains circuits, rien ne fonctionne comme prévu. Il faut comprendre pourquoi et redevenir compétitifs. »

Binder a dénoncé une moto instable et des pneus qui se sont effondrés : « bon départ, mais beaucoup de turbulences et du patinage qui ont détruit les pneus. »

Viñales, toujours en convalescence après son opération à l’épaule, a lui aussi pointé du doigt un problème de gestion des gommes : « nous n’exploitons pas les pneus de la bonne manière. Il y a beaucoup de travail à faire. »

Le directeur sportif de KTM, Aki Ajo, a reconnu un week-end raté de bout en bout :

« Hormis le podium du sprint, ce week-end a été décevant. Nos performances ne sont ni au niveau souhaité ni à celui attendu. Nous savions que nous pourrions avoir un problème d’usure ici, mais même avec l’option la plus dure, c’était pire que prévu. »

L’ingénieur finlandais promet une analyse en profondeur pour comprendre ce qui a cloché à Motegi avant de se rendre à Mandalika :

« C’est dur à accepter quand on était en position de podium au départ. Nous allons repartir de zéro et viser à nouveau le podium en Indonésie. »

Ce GP du Japon est plus qu’un simple mauvais jour pour KTM : c’est un avertissement. La RC16 avait progressé en Europe, mais dès que les températures, l’adhérence et les pneus changent, tout s’effondre. Pedro Acosta, attendu comme l’arme absolue pour l’avenir, se retrouve piégé dans une moto capricieuse qui l’empêche de s’exprimer en MotoGP.

Si KTM ne corrige pas vite le tir, le découragement pourrait s’installer chez son joyau espagnol, déjà impatient face aux limites techniques de la marque. Mandalika sera un test crucial : soit KTM prouve qu’elle sait réagir, soit les doutes sur sa capacité à rivaliser avec Ducati et Honda s’amplifieront.

Pedro Acosta, Joan Mir, Marco Bezzecchi, MotoGP japonais 2025

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