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« Why so serious ? » Telle est la devise d’un Joker aussi célèbre sinon plus que le pourtant véritable héros de la saga qu’est le Batman. Est-ce pour cette raison que Cal Fogarty, du haut de ses 54 ans, s’est grimé lors de son confinement en l’honneur du super vilain désaxé mais dont l’époque s’est entiché ? Tout un symbole ! Reste qu’il ne pouvait pas mieux se présenter pour exposer son point de vue sur le paddock d’aujourd’hui et développer la nostalgie du sien à l’ambiance bien moins policée…

Les dégâts du confinement se ressentent décidément sur toutes les générations de pilotes. Celle qui est en fonction tente de faire bonne figure en donnant le change sur les réseaux sociaux pour rassurer, aussi, les sponsors sur leurs investissements. Frustrés de compétition, ces pilotes apparaissent parfois comme hagards et souvent hirsutes. Ce dernier détail montre que cette assignation à résidence décrétée par le coronavirus commence à être longue. Certains craquent même en dégainant la tondeuse…

Et puis il y a les gloires passées, aux messages plus crus. Ce qui correspond aussi à leur époque. Prenez le cas du quadruple Champion du Monde de WSBK sur Ducati, Carl Fogarty. Titré en 1994, 1995, 1998 et 1999, il a 59 victoires au compteur. Et il se lâche en tirant à boulets rouges sur un politiquement correct qui a enveloppé le paddock pour mieux le dévitaliser : « quand je courais, de grands personnages se sont rencontrés », se souvient Foggy, vedette des années 1990. « Kocinski, Edwards, tout le monde avait une grande gueule, personne n’aimait l’autre, c’était intéressant. En ce moment, tout le monde est le meilleur ami de tout le monde, ils font de la course et de l’entraînement ensemble. À mon époque, il y avait un Anglais – moi. Et il y avait un grand Américain – Edwards. Nous avions tous les deux une grande bouche, ce qui a excité les fans. »

 

 

 

« Comme en boxe, nous nous sommes d’abord invectivés, puis nous nous sommes battus sur le circuit. Cela fait défaut, aujourd’hui tout le monde est politiquement correct. Autrefois, les choses étaient différentes en Grand Prix. Il y avait Schwantz, Rainey, Doohan, Gardner : c’étaient des gars méchants et qui ne pouvaient pas se sentir. C’est différent aujourd’hui ».

« Les fans en Angleterre veulent voir la star des États-Unis ou de l’Australie, et ils veulent que le Britannique la batte. C’est ainsi que surgit la rivalité. Les spectateurs adorent lorsque les pilotes se provoquent » estime Carl Fogarty. « Mais aujourd’hui, il n’est plus permis d’être une forte personnalité à cause de tous les médias et sponsors. Ils vous disent quoi dire et vous devez toujours dire merci. Une fois j’ai perdu une course à cause du pneu arrière, et j’ai dit que le pneu Michelin était de la merde. Ce n’est plus possible aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé. Pour le meilleur ? Je n’en suis pas sûr. »

La question reste ouverte. Mais il reste encore de fortes têtes qui tentent de survivre à l’instar de Scott Redding ou encore d’Andrea Iannone. Liste non exhaustive et c’est heureux…

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