Alors que le paddock MotoGP s’enflamme autour de la tentative de Jorge Martin de sortir de son contrat avec Aprilia, Maverick Viñales — désormais chez Tech3 KTM — a réagi avec une touche de recul personnel… et un brin de regret.
D’abord laconique, l’Espagnol a répondu : « ce ne sont pas mes affaires. » Mais difficile pour lui de ne pas faire le parallèle avec sa propre histoire. En 2021, Viñales avait rompu brutalement avec Yamaha en pleine saison, renonçant à une fin de contrat en bonne et due forme. Un épisode encore vif dans sa mémoire.
« C’est toujours une situation difficile, surtout lors des premières courses de la saison. À partir de ce moment-là, la cohabitation devient difficile. Je ne sais pas vraiment ce qu’en pensent Jorge ou Aprilia ; c’est difficile d’analyser la situation de l’extérieur » lit-on sur Autosport.
Puis vient la confession marquante : « quand j’ai rompu avec Yamaha, je n’ai pas continué à piloter pour eux. Je n’étais pas obligé de rester là-bas en sachant que je n’allais pas continuer. »
Et surtout : « j’aurais aimé que Yamaha fasse la même chose avec moi qu’Aprilia fait à Martin et me dise : ‘Va jusqu’au bout, gamin’. J’aurais beaucoup appris.
Maverick Viñales : « si je pouvais revenir en arrière, avec ce que je sais maintenant, je ferais certainement les choses différemment »
Il ajoute : « si je pouvais revenir en arrière, avec ce que je sais maintenant, je ferais certainement les choses différemment. » Une déclaration lourde de sens, qui montre combien la gestion d’un contrat — et surtout la manière dont on le termine — peut marquer une carrière.
Viñales insiste sur une valeur essentielle dans cette situation : l’engagement. « Il faut respecter toutes les parties et toujours être honnête. Nous avons la chance de pouvoir pratiquer ce sport et nous devons donner le meilleur de nous-mêmes à l’équipe avec laquelle nous évoluons. »
Et en guise de réflexion plus large, il rappelle : « la première chose à savoir est de savoir si Jorge a réellement dit qu’il ne voulait pas courir avec Aprilia l’année prochaine – c’est important. Quand il n’y a pas d’harmonie, c’est difficile. Et une année dans une telle situation paraît très longue. »
Enfin, tourné vers l’avenir avec Tech3 KTM, Viñales dévoile ses ambitions : « je n’ai même pas de contrat pour 2027, mais c’est ce que j’ai en tête et ce que j’aimerais, c’est faire une moto incroyable. Nous avons le potentiel. Nous avons Dani Pedrosa, Pol Espargaró, d’excellents techniciens. Alors, il faut le faire. C’est une opportunité. »
Un témoignage lucide, personnel et profondément humain, qui éclaire d’un autre angle ce qu’il faut désormais bien appeler l’affaire Martin–Aprilia.