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Thaïlande

Une crise géopolitique menace l’ouverture de la saison MotoGP 2026. Le Circuit International de Chang, censé accueillir les essais et le premier Grand Prix de l’année en février et mars, a été réquisitionné en centre d’accueil d’urgence pour des milliers de réfugiés fuyant de violents combats à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. La reprise du conflit armé jette une ombre sérieuse sur la tenue de l’événement.

Des affrontements intermittents opposent depuis des années les deux pays sur une zone contestée de plus de 800 km. Après un cessez-le-feu précaire à la suite des violences de juillet (48 morts), les combats ont repris de plus belle le 8 décembre.

La localisation du circuit, à seulement 100 km de la zone de conflit, en fait un lieu logique pour l’évacuation des civils. Déjà utilisé comme refuge en juillet, il accueille désormais 15 000 personnes, selon les dernières estimations, un chiffre en forte hausse.

Les bilans s’alourdissent : la Thaïlande annonce un soldat tué, le Cambodge fait état de quatre civils morts. Plus de 400 000 personnes auraient été déplacées au total dans la région.

Le calendrier MotoGP 2026 est directement menacé par ces événements. Le timing est extrêmement problématique pour Dorna et la FIM. Les 21-22 février 2026, des essais officiels de présaison sont prévus à Buriram. Du 27 février au 1er mars 2026, le Grand Prix de Thaïlande, actuellement programmé comme manche d’ouverture de la saison.

La question n’est plus seulement sportive, mais humanitaire et sécuritaire. Il est impossible d’organiser un événement mondial sur un site servant de camp de réfugiés, et à proximité immédiate d’un conflit actif.

Le circuit MotoGP de Buriram abrite 15 000 réfugiés

Un précédent inquiétant et un avenir incertain pour la Thaïlande

Face à cette crise imprévue, Dorna devra évaluer plusieurs options sous haute pression. Le report du Grand Prix, soit décaler la date en espérant un apaisement rapide du conflit et la libération du circuit. Risqué et complexe logistiquement.

La relocalisation de la manche d’ouverture, soit trouver un autre circuit (le Qatar, traditionnel second, pourrait ouvrir). Une décision lourde pour la promotion du sport en Asie du Sud-Est.

Et l’annulation pure et simple. Le pire scénario, signant la deuxième annulation de l’épreuve thaïlandaise après celle de 2020-21 pour Covid.

La priorité absolue reste évidemment la sécurité des populations locales, des équipes du paddock et des fans. Aucune organisation responsable ne pourrait envisager de faire venir des milliers de personnes dans une zone à risque.

Cette situation rappelle les crises qui ont frappé d’autres sports (comme la F1 à Bahreïn en 2011). Elle souligne la vulnérabilité du calendrier sportif international face aux conflits géopolitiques.

Pour l’instant, Dorna n’a pas communiqué. Elle analysera sans doute la situation dans les prochaines semaines, en coordination avec les autorités thaïlandaises. Mais le temps presse pour préparer une alternative crédible.

La saison 2026, qui devait marquer un nouveau départ avec des rivalités exacerbées, pourrait donc commencer dans la tourmente géopolitique. L’image du MotoGP, tout comme la sécurité de ses acteurs, est en jeu. Les moteurs devront peut-être rugir ailleurs qu’à Buriram.

Chang International Circuit