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Schwantz

Kevin Schwantz le regrette comme beaucoup d’autres, mais le fait est que le départ de Suzuki du MotoGP à la fin de l’année est en cours de négociation entre le promoteur Dorna, qui demande justement des comptes, et le constructeur, qui regarde légitimement les siens. Pour le paddock, tant sur le fond que sur la forme, cela a été un choc et ce dernier impacte l’actuel marché des transferts qui se retrouve avec deux étals prisés en moins, et deux pilotes de haut niveau en plus à la recherche d’un box. D’où le débat animé actuel sur les salaires proposés… Cependant, il est des irréductibles optimistes parce qu’amouraché de la marque qui y croit encore. Pour eux, un sensationnel revirement pourrait maintenir les GSX-RR sur la grille de départ. Parmi eux, Kevin Schwantz…

L’adieu soudain de Suzuki au MotoGP a pris tout le monde par surprise, ou, presque. Les proches de la marque d’Hamamatsu nourrissaient ainsi déjà quelques craintes sur cette issue brutale. Le champion du monde 500 cc en 1993 Kevin Schwantz n’est ainsi pas pas tombé exactement des nues lorsque la nouvelle est arrivée. La légende qui a aussi immortalisé son n°34 comprend même les raisons qui ont conduit l’usine de Hamamatsu à se retirer du Championnat du monde moto seulement deux ans après que Joan Mir a eu remporté le titre MotoGP.

L’ancien pilote américain a accordé une interview reprise par Todocircuito au portail Motomagazine.co où il a donné son avis sur cette actualité qu’il a découvert, comme tout le monde, à travers la presse : « je n’étais pas vraiment surpris, car Suzuki a eu des problèmes ces dernières années pour vendre des motos et des produits neufs », explique-t-il.

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Kevin Schwantz : « le MotoGP est un énorme effort, et être à l’intérieur n’est pas bon marché, je vous assure« 

« J’aimerais dire que je suis surpris… mais ce n’est pas le cas », continue Schwantz, rappelant par la même occasion l’effort qu’il faut à n’importe quelle usine pour concourir dans la catégorie reine du Championnat du Monde, où seule six marques sont présentes : « quand on voit les motos, les pilotes, tout le personnel de l’équipe, on a l’impression que tout est en place. On peut penser qu’ils font de leur mieux pour continuer à concourir, mais financièrement c’est un grand rêve. Le MotoGP est un énorme effort, et être à l’intérieur n’est pas bon marché, je vous assure« .

A la question de savoir si Suzuki commet une erreur en quittant le MotoGP maintenant que la moto est compétitive et avec deux pilotes capables de gagner des courses, Schwantz pense que la réponse viendra avec le temps, même si, maintenant, l’essentiel à Hamamatsu est d’arrêter de brûler de l’argent dans ce paddock : « que ce soit une erreur ou non, il faudra attendre et voir, mais peut-être que dépenser autant d’argent en Grand Prix n’a pas de sens pour eux ».

Concernant la froideur avec laquelle Suzuki a pris cette décision, le pilote texan assure qu’au moins lui, par le passé, ne s’est jamais senti « traité comme un objet » alors qu’il était encore en compétition, et souligne l’effort constant qu’ils ont fait depuis le Japon  » pour que nous, pilotes, étions contents et satisfaits, surtout du salaire que nous recevions. Parfois, on a l’impression que ce sont les hommes en costard qui décident de tout, mais je pense aussi que lorsqu’il y a quelque chose qui leur tient vraiment à cœur, ils trouvent une façon de bien faire« .

Suzuki pourrait-il sensationnellement changer d’avis avant la fin de l’année ? Schwantz ne ferme pas la porte en conditionnant ce revirement à l’entrée d’un sponsor de dernière minute qui débourserait plusieurs millions pour occuper les carénages de la GSX-RR, chose qui, à ce stade semble impensable dans un climat de crise internationale qui dominé aujourd’hui : « peut-être que Suzuki changera d’avis si un gros sponsor arrive et dit ‘hé, nous avons de l’argent, pourquoi ne restes-tu pas en MotoGP ?’ Je pense que quelques dollars pourraient faire changer d’avis Suzuki, mais je pense que ça va être difficile, ça ne va pas être facile pour eux de changer d’avis, parce qu’une fois qu’ils ont pris la décision et l’ont communiquée à l’équipe, je pense qu’ils ont fait comprendre qu’ils étaient convaincus de le faire » conclut un Schwantz attristé.

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