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KTM

Le MotoGP s’apprête à une transformation majeure en 2027 avec des moteurs 850 cc et Pirelli comme fournisseur exclusif de pneus, mais le Moto3 suivra dès 2028 avec une refonte radicale. Pit Beirer, directeur sportif de KTM, affiche une ambition claire : devenir le fournisseur exclusif de la catégorie, une stratégie visant à réduire les coûts tout en préservant l’ADN de course du Moto3.

Dès 2028, le Moto3 devrait se transformer radicalement, non seulement pour des raisons de performance, mais surtout pour des considérations économiques. Le format ouvert aux constructeurs tel qu’il existe depuis 2012 devrait disparaître, laissant place à une catégorie « monomarque » ou à un fournisseur exclusif, selon les plans de Dorna.

Carlos Ezpeleta, directeur sportif de Dorna, a été clair : « cette catégorie continuera à servir les catégories supérieures à l’avenir et nous devons donc conserver le caractère de motos de course pure race pour le futur Moto3. Nous excluons l’utilisation de motos de série. » Il n’exclut pas une certaine convergence avec des technologies plus proches de la série, mais le cœur du projet restera axé sur des machines de course pures.

Dans cette perspective, KTM ne cache pas ses ambitions. Pit Beirer, le directeur de KTM Motorsport, l’a affirmé sans détour : « sans aucun doute, KTM veut le Moto3 à partir de 2028. » Il ajoute : « nous sommes impliqués dans la catégorie depuis sa création et n’avons jamais remis en question notre engagement. De plus, nous avons élargi notre soutien aux jeunes talents. »

KTM mise notamment sur son implantation européenne et son programme Red Bull Rookies Cup pour justifier sa position de favori. En parallèle, Honda, son unique rival dans la catégorie, s’est davantage concentré sur les marchés asiatiques. « Forts de cet historique, je vois ces deux constructeurs en pole position pour l’appel d’offres pour la nouvelle Moto3 », estime Beirer, tout en précisant : « la victoire ne dépend pas de nous. »

Le pilote Moto3 Jacob Roulstone avec une position assise extrême sur la KTM 250cc

KTM en pole position pour l’appel d’offres

Cependant, la compétition s’annonce plus rude que prévu. « Lorsque le sujet a été évoqué, il n’y avait que peu d’intérêt, mais plusieurs fabricants ont maintenant manifesté leur intérêt. Un appel d’offres officiel sera lancé. Les candidats devront présenter les motos proposées et leur prix », explique Beirer.

La future Moto3 devrait être équipée d’un moteur bicylindre de 500 cc dans un châssis de course. Le défi majeur sera de trouver le bon équilibre entre coût de fabrication, performance et accessibilité. Si les motos doivent rester plus abordables que les prototypes actuels malgré des spécifications supérieures, des compromis devront être acceptés, notamment en termes de chronos.

Mais le véritable enjeu n’est plus là : avec une seule marque appelée à équiper toute la catégorie à partir de 2028, la performance ultime sur piste devient secondaire. L’objectif prioritaire sera de garantir une équité technique, une maintenance réduite et un budget plus maîtrisé pour les équipes.

Pour KTM, c’est aussi une opportunité stratégique. Si la marque autrichienne parvient à concevoir une machine convaincante, à la fois performante et rentable, elle pourrait obtenir le monopole du Moto3 et solidifier davantage son influence sur la filière MotoGP, déjà très marquée par son empreinte en Red Bull Rookies Cup, Moto3, Moto2 et MotoGP.

Un tel succès renforcerait la position de KTM Racing à un moment crucial. Après avoir traversé des turbulences économiques récemment apaisées, notamment grâce à Bajaj Auto, KTM pourrait retrouver une stabilité structurelle. Et prendre le contrôle total de la Moto3 à partir de 2028 serait plus qu’un symbole : un acte de domination.

Pit Beirer, le patron de KTM Racing : un engagement clair envers le Moto3

 

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