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Si l’on parle de pilotes MotoGP ayant influencé le style de pilotage au fil des années, on pense forcément à Valentino Rossi, dont l’un des gestes les plus emblématiques, le fameux « doctor’s dangle », cette manière de sortir la jambe intérieure au freinage, est aujourd’hui unanimement adopté par l’ensemble de la grille.

Seulement voilà, malgré cette unanimité de fait, personne n’est toujours réellement en mesure d’expliquer les avantages de cette manœuvre, et après une vingtaine d’années de pratiques sur tous les circuits du monde, TNT Sports, le diffuseur des Grands Prix en Grande-Bretagne, a réuni Cal Crutchlow, James Toseland et Neil Hodgson pour tenter de percer le mystère…

Cal Crutchlow : « J’ai une théorie. Non, je ne pense pas que ce soit mieux. J’ai une théorie complète là-dessus. Je crois sincèrement que c’est un réflexe de panique. Tu sais, quand tu étais enfant à vélo et que tu allais tomber, la première chose que tu faisais, c’était poser le pied par terre. Aujourd’hui, je pense que les pilotes de moto sont tellement à la limite que leur premier réflexe, c’est de sortir la jambe. Ils freinent et sortent la jambe, se disant : « ça pourrait mal finir ». Tu n’as pas le temps de te dire «  je vais déplacer ma jambe droite de 12 cm vers l’avant parce que ça va faire ça ou ça ». Ça ne fonctionne pas comme ça. »

Neil Hodgson : « Pensez-y… Valentino Rossi doit bien rire aujourd’hui en regardant les courses, en voyant chaque pilote dans chaque championnat du monde sortir la jambe au freinage. Il doit se dire : « C’est moi qui ai lancé ça ! » Et il n’y a pas vraiment d’avantage ».

James Toseland : « Moi j’ai une autre théorie, parce que je ne le faisais pas avant, j’étais old school, mais j’en ai parlé avec Toprak, l’un des gars plutôt grands. Valentino aussi est plutôt grand, et pour les pilotes aux longues jambes, c’est un peu inconfortable de garder la jambe sur le repose-pied. Il m’a dit que c’était bien plus confortable pour lui de la sortir un instant dans la phase de freinage. Et c’est toujours la jambe intérieure au virage, car le vent frappe cette jambe, ce qui tire un peu la moto vers l’intérieur du virage. Il a aussi dit que cela soulageait beaucoup ses bras au freinage. Dès qu’il sort la jambe, la force du vent pousse son torse vers l’arrière, ce qui allège la pression sur ses bras. Mais, la chose la plus importante pour Toprak, c’est que la roue arrière n’est jamais vraiment posée au sol au freinage. Il sait que cette roue arrière va parfois retomber de travers, rebondir ou même revenir violemment en place. Et si sa jambe est sortie, c’est comme la queue d’un chat : quand ça rebondit et ça bouge, il peut réagir avec sa jambe pour stabiliser un peu la moto. Parce que quand les deux pieds sont sur les repose-pieds et que l’arrière décolle, il y a plus d’inertie, plus de mouvement, donc moins de contrôle. Donc avec la jambe sortie, on a un levier supplémentaire. »

Le mot de la fin est revenu à Neil Hodgson :« Mais ce sur quoi on peut tous s’accorder, c’est que Valentino a clairement changé la manière de piloter une moto. »

Valentino Rossi

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