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Marc Marquez

Marc Marquez a retrouvé son trône. Le pilote espagnol vient de décrocher son neuvième titre mondial – son septième en MotoGP – en terminant deuxième du Grand Prix du Japon derrière son coéquipier Francesco Bagnaia. Un sacre précoce, à cinq courses de la fin, qui signe l’un des retours les plus impressionnants de l’histoire du sport après quatre années de blessures et de doutes.

Mais à peine la célébration terminée, un vent de polémique souffle déjà sur le paddock : Liberty Media, nouveau propriétaire du MotoGP, envisage de forcer Marquez à abandonner son emblématique numéro 93 pour courir avec le numéro 1 en 2026.

Marquez a dominé la saison 2025 avec sa Ducati GP25, s’assurant très tôt un avantage insurmontable au championnat. Son triomphe à Motegi a une saveur particulière : il égale ainsi son grand rival Valentino Rossi en nombre total de titres mondiaux, tout en confirmant son statut d’empereur d’une ère dominée par Ducati.

Mais cette célébration pourrait être gâchée par un changement imposé par Liberty Media. Selon un rapport de Motosprint, Liberty souhaite moderniser et « uniformiser » l’image du MotoGP, notamment en supprimant les plaques ad personam pour les champions du monde. Comme en Formule 1, le vainqueur serait obligé de courir avec la plaque numéro 1 l’année suivante, qu’il le veuille ou non.

Une décision qui viserait directement Marc Marquez, attaché depuis toujours à son 93, chiffre fétiche devenu sa signature et un pilier de son image de marque.

Marc Marquez

Ducati applaudirait, Marc Marquez beaucoup moins

Chez Ducati, l’idée d’un retour de la mythique plaque n°1 ferait plaisir : Borgo Panigale a perdu ce symbole lorsque Jorge Martin, champion 2024 avec Pramac, est parti chez Aprilia en l’emportant avec lui. Voir la GP25 numéro 1 briller en 2026 flatterait évidemment l’orgueil rouge.

Mais pour Marquez, la perspective est tout autre. Jamais, en douze saisons MotoGP, il n’a accepté de délaisser son 93, même après ses six sacres avec Honda (2013, 2014, 2016, 2017, 2018, 2019).

Ce chiffre est plus qu’un numéro : c’est son année de naissance, un logo, un merchandising mondialement reconnu. Le forcer à s’en défaire serait vécu comme une intrusion directe dans son identité sportive.

Le cas n’est pas isolé : Valentino Rossi avait refusé toute sa carrière de poser le numéro 1 sur sa Yamaha, préférant protéger le mythe du 46. Avant lui, Barry Sheene avait conservé son 7 malgré deux titres consécutifs en 500cc. Le MotoGP a toujours laissé ce choix au champion. Liberty s’apprête donc à rompre avec une tradition historique.

Cette mesure est loin de plaire aux supporters. Déjà furieux que Liberty ne reconnaisse que les sept titres MotoGP de Marquez et minimise ses deux couronnes intermédiaires (Moto2, 125cc), beaucoup voient dans cette obligation une façon de gommer l’identité des pilotes au profit d’une marque globale.

La colère monte d’autant plus que Liberty multiplie les projets ambitieux : rapprochement du calendrier MotoGP avec celui de la F1, réforme de l’exposition médiatique, et volonté de distancer encore davantage la catégorie reine du Moto2 et du Moto3. Certains y voient un risque de « F1-iser » le MotoGP, en uniformisant ses symboles.

Si la mesure entre en vigueur, Marc Marquez sera le premier concerné en 2026. Et tout indique qu’il n’y goûtera guère. Le Catalan a bâti toute sa carrière sur sa propre identité graphique ; abandonner le 93 pour un « 1 » imposé serait presque un reniement forcé.

Rossi, figure tutélaire de la discipline, avait toujours refusé. Marquez, en héritier d’une ère où le marketing est aussi crucial que la performance, pourrait lui aussi s’y opposer… au risque d’un bras de fer public avec Liberty.

Le MotoGP célèbre son champion, mais un conflit se profile donc déjà. Après avoir retrouvé sa couronne, Marquez pourrait devoir livrer une bataille inattendue pour défendre son numéro fétiche – symbole d’une identité que Liberty semble prête à bousculer au nom d’une nouvelle ère commerciale.

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