Le cauchemar continue pour Francesco Pecco Bagnaia. Le double champion du monde a vécu un nouveau week-end désastreux à Portimão, ponctué par un quatrième abandon consécutif. Pendant ce temps, le remplaçant de Marquez, Nicolò Bulega, tout droit venu du Superbike, a signé un point dès sa première course en MotoGP, plongeant un peu plus le pilote officiel Ducati dans le doute.
Rien n’allait pour Bagnaia dès les essais. Alors que Bulega — pourtant rookie au pied levé — affichait un rythme solide dès sa première séance sur la Desmosedici GP25, le vétéran officiel semblait à la peine pour retrouver la moindre constance.
Ironie du sort, le remplaçant de Marc Marquez a même terminé devant lui lors de leur première session commune.
Bagnaia s’est ensuite ressaisi lors des essais libres, signant le deuxième meilleur temps, avant de décrocher la quatrième place sur la grille. Mais l’illusion a été de courte durée : huitième du Sprint à cause de problèmes de motricité, il a chuté lors du Grand Prix au virage 10, au 11ᵉ tour.
Bulega, lui, a vu l’arrivée — quinzième, avec un point marqué pour ses débuts — une performance symbolique mais lourde de sens.
Dans une interview accordée à GPOne, Bulega a livré une analyse franche de la situation :
« Je ne pense pas qu’il se rende compte de ce qui se passe. Personnellement, je ne crois pas qu’un pilote puisse être aussi irrégulier. »
Le vice-champion du monde Superbike 2025 estime que Bagnaia reste l’un des plus forts du plateau, mais qu’il a perdu la cohérence mentale et technique qui faisait sa force :
« S’il se sent bien sur sa moto, il est très difficile à battre. Mais il doit comprendre pourquoi il ne retrouve pas toujours les mêmes sensations. »

Bulega : « je suis convaincu que dès que Bagnaia aura retrouvé sa confiance, peu d’adversaires seront capables de le battre »
Bulega ajoute tout de même : « je suis convaincu que dès qu’il aura retrouvé sa confiance, peu d’adversaires seront capables de le battre. »
Des propos à la fois respectueux et révélateurs : même un rookie perçoit désormais l’instabilité du champion déchu.
Chez Ducati, la situation devient embarrassante. Le PDG Claudio Domenicali avait récemment déclaré qu’une troisième place au championnat pour Bagnaia serait « excellente », afin de voir trois Ducati monopoliser le podium final du classement.
Mais à une course de la fin, le plan s’effondre : Bagnaia accuse 35 points de retard sur Bezzecchi, et doit désormais regarder derrière lui, avec Pedro Acosta à seulement trois points.
Bezzecchi, flamboyant vainqueur à Portimão, a consolidé sa troisième place au championnat. Ducati, malgré sa domination technique, voit l’un de ses symboles perdre pied — une situation que même Domenicali n’avait pas envisagée il y a quelques semaines.
Depuis sa victoire à Motegi, aidée par l’introduction de pièces issues de la GP24, Bagnaia n’a plus terminé un seul Grand Prix.
Sa relation avec la GP25 semble irrémédiablement rompue, et le pilote italien ne cache plus son impatience à passer à la GP26, qu’il espère mieux adaptée à son style.
Mais le temps joue contre lui. Après les tensions internes déjà évoquées avec la direction technique, et alors que Marc Marquez a totalement pris le pouvoir en 2025, Bagnaia aborde Valence dans le rôle inconfortable du pilote qui doit simplement sauver la face.
Un top 5 final paraît désormais être le maximum réaliste pour l’ancien champion.
À défaut de retrouver la victoire, Bagnaia devra au moins prouver à Ducati qu’il peut redevenir un point d’ancrage pour le futur — avant que le marché MotoGP des transferts 2026 ne s’ouvre et que d’autres constructeurs, Aprilia en tête, ne commencent à flairer l’opportunité.
Son sort, comme sa confiance, dépendra de la GP26. Une moto qu’il espère enfin capable de rallumer la flamme — celle d’un champion en perte de repères, au cœur d’une maison qui ne lui ressemble plus.





























