Livio Suppo, ancien directeur d’équipe en MotoGP, n’a pas mâché ses mots en évoquant l’impact du retour de Marc Marquez au sommet. Selon lui, l’arrivée de l’Espagnol sur la Ducati a provoqué un véritable électrochoc dans le paddock, mettant fin à une période où, en son absence, certains pilotes se croyaient rois.
Suppo a utilisé une métaphore parlante : « quand le chat n’est pas là, les souris dansent ». Pour lui, l’absence prolongée de Marquez au plus haut niveau – conséquence de ses blessures et d’une Honda incapable de rivaliser – avait permis à d’autres pilotes de briller davantage qu’ils ne l’auraient fait en temps normal. Mais avec son retour sur une moto compétitive, l’écart de niveau est de nouveau criant.
Suppo dresse un inventaire impitoyable des rivaux défaillants : Pecco Bagnaia « n‘est plus celui de l’an dernier ». Jorge Martin est hors-jeu après ses blessures. Un tableau non exhaustif désolant qui explique pourquoi Marquez règne sans partage.
Le même Suppo signale une circonstance aggravante : le champion a aussi évolué. Le nouveau Marquez, c’est une gestion émotionnelle parfaite et une constance devenue effrayante : « Marquez n’est plus seulement rapide : il est mature. »
Livio Suppo : « plus Marc Marquez gagne, plus il devient tranquille — et quasi imbattable«
L’Italien souligne sur GPOne que Marquez n’apporte pas seulement de la vitesse : il impose aussi une pression psychologique à ses rivaux. Ses dépassements, son agressivité et sa capacité à prendre des risques forcent les autres à hausser leur niveau… ou à commettre des erreurs. « Plus Marc Marquez gagne, plus il devient tranquille — et quasi imbattable« , analyse l’ex-manager.
Le fait que Marquez ait trouvé refuge chez Ducati a amplifié cet effet. Il ne se bat plus pour survivre sur une Honda en difficulté : il est désormais armé pour jouer la victoire à chaque course. Suppo insiste sur ce point : le paddock doit se réhabituer à vivre avec un Marquez constant, incisif et redoutable.
Suppo conclut que le retour de Marc Marquez remet les compteurs à zéro, voire les pendules à l’heure, c’est selon. Ceux qui profitaient de son absence devront désormais prouver qu’ils ont l’étoffe de champions face à un adversaire d’un autre calibre. Le MotoGP vit sa période la plus inégale depuis l’ère Stoner 2007. Et tant que le « chat » sera là, les « souris » devront se contenter des miettes.