Engagé dans sa deuxième saison comme pilote officiel Honda HRC, Luca Marini dresse un premier bilan de son aventure et détaille son ressenti face à l’évolution technique du projet RC213V. Entre ADN historique, difficultés en qualifications et l’apport décisif de Romano Albesiano, l’Italien souligne le chemin parcouru… et celui qui reste à faire.
Pour Marini, l’essence même de la Honda reste identifiable malgré les changements : « c’est une moto facile à piloter, qui permet d’atteindre 90 % du potentiel des pneus sans problème. Mais c’est dans les 10 % restants que tout se complique. »
Autrement dit, la RC213V donne une bonne base, mais souffre encore pour extraire le dernier surplus de performance, notamment en qualifications, où Honda peine à exploiter au maximum ses pneus pour chercher le tour parfait.
Interrogé sur son moral, Marini reconnaît que les débuts furent rudes, notamment la première moitié de 2024 où il n’avait marqué aucun point :
« C’était la période la plus difficile, mais j’étais conscient du défi. J’ai toujours cru à ce projet, même dans le tunnel. Aujourd’hui, les résultats positifs renforcent cette motivation. »
For Sharon and Marco, this #SanMarinoGP 🇸🇲 was more than a simple race 🧡
Meeting Luca Marini again was unforgettable, but watching Marco Bezzecchi win the sprint made the day truly magical. 🏁✨#MotoGP pic.twitter.com/VBr6woYMuU
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) September 19, 2025
Luca Marini : « le MotoGP moderne se joue autant sur les pilotes que sur les ingénieurs »
L’Italien assure qu’il n’a jamais cessé d’aimer ce pari, qu’il considère comme une aventure stimulante et toujours porteuse de sens. Marini se refuse sur moto.it à qualifier le projet d’une seule étiquette :
« J’ai voulu apporter mon expérience et mes idées, pas seulement sur la moto, mais sur tout ce qui l’entoure. Le MotoGP moderne se joue autant sur les pilotes que sur les ingénieurs. Le meilleur compromis l’emporte toujours. » Et il précise : « Nous avons un groupe WhatsApp où, dès qu’une idée nous vient, nous l’envoyons . Il peut s’agir d’une photo vue sur une autre moto MotoGP, ou de tout ce qui peut nous aider à nous améliorer . »
Il insiste sur l’importance des ingénieurs italiens intégrés au projet, capables de convaincre les Japonais d’adopter une approche plus moderne, au-delà de leur tradition d’excellence dans la fabrication des pièces. Désormais, Honda explore davantage les « effets secondaires » de la performance : données, détails, aérodynamique, électronique…
Pour Marini, l’arrivée de Romano Albesiano (ex-Aprilia) a été une étape cruciale : « il a dû s’intégrer dans un nouvel environnement, trouver une synergie entre Japonais et Italiens. Ça a pris un peu de temps, mais aujourd’hui la collaboration fonctionne. »
Marini souligne qu’au-delà de son nom prestigieux, Albesiano s’appuie sur une équipe d’ingénieurs, d’analystes et de techniciens qui travaillent ensemble pour transformer la RC213V.
Luca Marini se dit satisfait des progrès réalisés ces derniers mois, tout en rappelant que la route est encore longue. L’objectif est clair : redonner à Honda une place centrale dans un MotoGP où la bataille se joue désormais au millimètre, et où chaque détail technique peut faire basculer une saison.