Si Honda n’est pas encore revenu au sommet du MotoGP, les signes de renouveau se multiplient. Et dans cette dynamique, un homme incarne le redressement de la marque aux ailes dorées : Johann Zarco. Le pilote français du team LCR Honda est tout simplement le meilleur représentant de la firme japonaise cette saison, avec une victoire historique et plusieurs podiums à la clé. Un accomplissement qui ravit Lucio Cecchinello, patron de l’équipe satellite, qui s’est confié au magazine MotoSprint.
Pour Lucio Cecchinello, ces résultats ne doivent rien au hasard.
« C’est une grande satisfaction. Je pense que cela récompense un travail de longue haleine, effectué avec un staff technique fidèle et expérimenté. Le MotoGP est aujourd’hui ultra-compétitif, et souvent, ce sont les détails qui font la différence. Lorsque les opportunités se sont présentées, nous avons su les saisir. »
Le moment le plus fort ? Sans surprise : la victoire de Zarco au Grand Prix de France, devant un public en liesse au Mans.
« C’est sans doute la victoire la plus émouvante que j’ai vécue en tant que team manager. Le public français était totalement derrière son pilote. C’était magique. Toutes nos précédentes victoires avaient été obtenues à l’étranger, quelle que soit la nationalité du pilote. »
Lucio Cecchinello : « gagner en France, 71 ans après le dernier succès d’un Français, devant plus de 100 000 spectateurs chantant la Marseillaise… j’en ai encore la chair de poule »
« Gagner en France, 71 ans après le dernier succès d’un Français, devant plus de 100 000 spectateurs chantant la Marseillaise… j’en ai encore la chair de poule. J’étais sur le podium, trophée en main, et je me suis dit : Regarde où tu es arrivé. Je me suis souvenu du jour où je ponçais les cylindres du moteur Benelli sur ce même circuit du Mans. Voilà où le pouvoir des rêves peut vous mener. »
Lucio Cecchinello ne cache pas que Honda sort de plusieurs années difficiles, en grande partie liées à la pandémie :
« Le Covid a isolé les constructeurs japonais. Pendant ce temps, Ducati, Aprilia et KTM ont accéléré leur développement. Ils ont ouvert une nouvelle ère du MotoGP, basée sur l’aérodynamique et l’électronique. »
« Honda et Yamaha ont mis du temps à réaliser l’ampleur du retard. Mais aujourd’hui, le chantier est bien lancé. Nous sommes passés du fond de grille à des positions autour du top 10. Pour atteindre le top 5, il nous manque encore une demi-seconde au tour. Mais nous savons où aller chercher cette performance. »
Le patron de LCR voit dans la prochaine réforme technique prévue pour 2027 une opportunité de redistribuer les cartes :
« J’espère qu’on en aura fini avec les ailerons extérieurs. Je suis convaincu que les ingénieurs développeront des flux internes dans le carénage pour influencer le comportement de la moto. J’aimerais aussi qu’on abandonne les dispositifs de correction d’assiette. »
Mais Cecchinello reste lucide sur motosan : « le MotoGP ne cessera jamais de nous surprendre avec des solutions technologiques innovantes. C’est ce qui fait sa beauté. »