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Ducati se trouve face au dilemme Marquez : comment garder le roi sans se ruiner ? Le retour triomphal de Marc Marquez a créé un monstre… financier. Après une première année chez Ducati cauchemardesque pour ses rivaux (11 victoires, titre mondial), le Catalan se retrouve en position de force absolue pour négocier son avenir. Mais la donne a radicalement changé : Ducati, fragilisé économiquement, ne peut plus se permettre de signer un chèque en blanc. Le renouvellement du contrat s’annonce comme la négociation la plus complexe de l’ère moderne.

Il y a un an, Marquez faisait des sacrifices historiques pour rejoindre Ducati : il a quitté Honda en abandonnant plus de 20 millions d’euros, a couru presque gratuitement chez Gresini, avant de signer un contrat officiel estimé à seulement 3 millions de base — une somme dérisoire pour un pilote de son calibre, compensée par des primes mirobolantes.

Le pari a payé au-delà de toute attente. Ses victoires et son titre lui ont rapporté plus de 4 millions d’euros en bonus. Surtout, il a redoré son statut de valeur incontestable, tandis que son coéquipier Bagnaia sombrait dans la crise. Aujourd’hui, Ducati ne peut plus se passer de lui. Conserver son nouveau pilote vedette est la priorité absolue, reconnaît le paddock.

Mais le contexte économique a viré au rouge pour Borgo Panigale. Selon motorsport.com les exportations vers les États-Unis et la Chine sont en difficulté, frappées par les mesures tarifaires de Trump. Pire : Audi, maison-mère de Ducati, a vu ses ventes chuter de 11,8 % en 2024 et a lancé une politique stricte de réduction des coûts jusqu’en 2026.

La machine à sous n’est plus aussi pleine. Alors qu’il y a dix-huit mois, Marquez acceptait les conditions sans sourciller, il peut aujourd’hui exiger un salaire à la hauteur de son statut retrouvé — potentiellement au niveau des 12 à 15 millions d’euros qu’il touchait chez Honda.

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Le cas Bagnaia : la variable d’ajustement chez Ducati ?

La négociation avec Marquez va directement impacter l’autre côté du garage. Francesco Bagnaia a publiquement exprimé son désir de « prendre sa retraite chez Ducati ». Mais pour y parvenir, il doit redresser spectaculairement ses performances en 2026 et accepter une baisse significative de ses exigences salariales.

Ducati ne pourra pas aligner deux salaires de superstar dans un climat d’austérité. Si Marquez obtient le pactole, Bagnaia devra soit accepter un rôle de lieutenant moins rémunéré, soit envisager une sortie. L’équilibre du box en dépend.

Gigi Dall’Igna, le stratège de Ducati, le reconnaît : « chaque élément doit être en place. Nous allons nous réunir pour gérer la situation au mieux. » Le défi est triple : satisfaire Marquez sans casser la banque, gérer l’avenir de Bagnaia sans briser le moral de l’équipe et préserver la cohésion tout en maintenant la supériorité technique.

Des discussions ont déjà eu lieu avant et après le titre. La blessure de Marquez en fin de saison pourrait être une variable dans les négociations, mais elle ne remet pas en cause sa valeur.

Ducati se retrouve piégé par son propre succès. Avoir rendu Marquez invincible était le but ; devoir maintenant le payer à son juste prix, dans un contexte économique dégradé, est l’ironie du sort. La négociation à venir ne définira pas seulement le salaire d’un pilote, mais l’équilibre financier et sportif de toute l’usine pour l’ère 2027-2028. La guerre des contrats vient de trouver son champ de bataille principal.

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